RMC Sport

Bastia-Ajaccio, le clash se poursuit

Jérôme Rothen

Jérôme Rothen - -

Deux jours après les incidents qui ont émaillé le derby corse entre Bastia et Ajaccio (1-0), Alain Orsoni, le président de l’ACA et Pierre Geronimi, son homologue du SCB, se sont expliqués dans Luis Attaque sur RMC. Avec animosité et des versions divergentes.

Une bagarre générale, cinq expulsions, des blessés et des incidents en tribunes. Pour la grande fête du football corse, il faudra repasser. Le derby a entre Bastia et Ajaccio a proposé un triste spectacle samedi lors de la 27e journée de Ligue 1 (1-0). La victoire du SCB a été largement éclipsé par les violences sur et en dehors du terrain. Deux jours après ce match électrique, Alain Orsoni, le président de l’AC Ajaccio, et Pierre-Marie Geronimi, son homologue du SC Bastia, se sont expliqués en direct dans Luis Attaque sur RMC. Et Orsoni a dégainé le premier.

« Les échauffourées entre joueurs arrivent de temps en temps, et pas seulement à Bastia, a-t-il lancé. En revanche, ce que je trouve extrêmement grave, c’est ce qu’il s’est passé avant et après le match. En arrivant, les supporters ajacciens ont été reçus à coups de pierre. Il y a trois blessés, dont un hospitalisé. A la fin de la rencontre, alors qu’ils étaient toujours parqués en tribunes, ils ont reçu une pluie de caillasses. Il y avait des femmes, des enfants, des personnes âgées. C’est intolérable. Je respecte le public bastiais dans sa grande majorité. Mais aujourd’hui, il y a un vrai problème au SCB. Il y a entre 500 et 600 hooligans qui n’ont rien à voir avec le sport. »

Orsoni : « Le problème appartient à Bastia »

Des accusations qui ont fait bondir Geronimi. « Je ne suis pas d’accord avec cette version des faits, a-t-il répliqué. Les supporters de lACA sont arrivés avec des engins pyrotechniques, des bombes agricoles. Ils ont caillassé le centre de formation et les voitures qui étaient garées devant. Ils se sont arrêtés une heure avant à Corte. Ils ont fait un barrage filtrant sur la route, chaque voiture qui avait un fanion du Sporting a été prise à partie ».

Une contre-attaque qui n’a pas du tout convaincu Orsoni. « Je comprends qu’il veuille protéger son club, a répondu le boss d’Ajaccio. Mais on ne peut continuellement allumer des contre-feux. J’attends avec sérénité les conclusions de la commission de discipline. A Bastia, il y a une bande de fous furieux. Ceux qui sont sortis dehors pour lancer des centaines de caillasses sur les supporters de l’ACA, on ne peut pas les passer sous silence. J’ai des photos, des vidéos et des preuves irréfutables de ces agissements. Il faut éviter de s’enterrer dans la polémique club contre club. On doit essayer de travailler ensemble. Mais à un moment donné, le problème appartient à Bastia. »

Un dialogue musclé qui a tout de même pris fin sur une note d’optimisme, partagée par les deux rivaux. « En tant que présidents, on doit faire en sorte que les matchs se passent bien, a conclu Geronimi. Je condamne de manière très virulente ce qu’il s’est passé. Mais je suis déjà tourné vers les matchs et les derbys à venir. Ce que je souhaite le plus, c’est que le Sporting et l’ACA restent en Ligue 1. J’espère que les prochains derbys se dérouleront dans un climat serein ».

Alexandre Jaquin