Bédimo : « Qui dit gourmand dit le titre »

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Henri, Montpellier est moins flamboyant depuis quelques semaines, pourquoi ? La pression, la peur de gagner ?
C’est normal qu’on ait la pression. La saison tire à sa fin. Il reste cinq matchs. Inconsciemment, c’est vrai qu’on calcule un peu plus. On ne peut plus partir à l’abordage comme avant. Mais de là à ce que ça nous crispe, non.
Le président refuse de parler de titre. Et vous, les joueurs ?
On est gourmand. Qui dit gourmand dit le titre. On sait que ça sera dur. Mais on est tous des compétiteurs, donc on vise la première place. Si on n’atteint pas cet objectif, on aura au moins essayé et on ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir avoué nos ambitions. Certains chercheront peut-être la petite bête en disant qu’on s’est vu trop beaux. Mais tant pis. On ne va pas s’arrêter en si bon chemin. La bataille va se jouer à trois. Ce sera la guerre des nerfs. Mais si je suis champion, je peux vous dire que je vais partir en cacahuète ! En arrivant à Montpellier, jamais je n’aurais imaginé jouer le titre. Ce serait énorme.
Que retenez-vous de votre passage à Toulouse, que vous retrouvez ce vendredi (de 2003 à 2006) ?
J’en garde de bons souvenirs. Je ne suis pas parti amer. Loin de là, puisque ça m’a permis de jouer en Ligue 1 à 19 ans.
Après une saison dernière ratée (descente en L2 avec Lens) où certains vous ont catalogué moins bon latéral de France, peut-on parler d’éclosion pour vous cette année, à 27 ans ?
En tout cas, moi je ne considérais pas comme le plus mauvais latéral. Cette saison, c’est vrai que je profite aussi du groupe qui « tourne » bien et des affinités que j’ai avec les gars. Entre nous, ça « pétille ». Il y a beaucoup d’enthousiasme. Je suis très heureux ici et ça se voit sur le terrain. C’est vrai que j’aimerais terminer meilleur latéral du championnat, ça serait une petite revanche. Après, c’est difficile d’expliquer ceci ou cela. J’essaye de continuer à progresser. Mais si certains latéraux de L1 veulent des cours, qu’ils viennent me voir (éclats de rire) !
Il paraît qu’on vous surnomme « Bedinho » ?
Oui. Mes coéquipiers me font passer pour une machine à découper alors que c’est loin d’être le cas. De tous les défenseurs de l’équipe, c’est moi qui suis le moins souvent suspendu… On se chambre. Ça montre la bonne ambiance qui règne dans le groupe.