Bielsa, pas la première fois que « le Fou » pète les plombs

Marcelo Bielsa - AFP
1990 : Prêt à se couper un doigt pour battre Rosario
Dix ans après la fin de sa carrière de joueur, Marcelo Bielsa débute sa nouvelle vie d’entraîneur avec les Newell’s Old Boys. Et ne tarde pas à afficher une motivation sans borne quand il s’agit de préparer un match face à l’ennemi juré, Rosario Central. « C'était un dimanche après la sieste. J'étais dans le couloir, je jouais à Pacman quand Bielsa est venu me voir, raconte Fernando Gamboa, défenseur de Newell’s. Il m'a demandé : " Que serais-tu prêt à faire pour remporter le Clasico ?" Je lui ai répondu que j'étais prêt à me jeter tête la première pour éviter un but. Il m'a dit : " il faut donner plus. Si on m'assurait de la victoire, je pourrais me couper un doigt". Il ne plaisantait pas.»
1992 : Il accueille les supporters grenade à la main
Malgré deux titres de champion en 1990 et 1991 avec les Newell's Old Boys, une défaite concédée en Copa Libertadores face à San Lorenzo (0-6) ne passe pas pour les supporters qui foncent chez Bielsa pour lui demander des explications. Ce dernier les attend de pied ferme sur le pas de sa porte… une grenade à la main. Un coup de folie avec effet immédiat puisque les supporters ont déguerpi et que Newell’s a atteint quelques mois plus tard la finale de la Libertadores, battu aux tirs au but par le Sao Paulo FC.
1990-1992 : Il retranche ses joueurs dans une base militaire
Il coupe ses joueurs du monde extérieur. Les mises au vert de Marcelo Bielsa sont tout sauf une partie de plaisir. Lorsqu’il entraînait les Newell’s Old Boys, il avait ainsi emmené ses joueurs dans une base militaire qui ne comptait qu’un seul téléphone afin que son équipe soit dans une bulle. Et Bielsa a été le premier à montrer l’exemple. « Ma femme est enceinte et il y a des complications. Je lui ai dit d’appeler ses parents au cas où il y aurait un problème, a-t-il lancé à ses joueurs. Vous ne pourrez utiliser le téléphone que si vous en avez besoin pour une situation plus extrême que celle-là. »
Eté 2002 : Il s’enferme chez lui pendant plusieurs mois
L’élimination de l’Argentine au premier tour de la Coupe du monde 2002 va marquer durablement « El Loco ». Une fois rentré en Argentine, il décide de se retrancher plusieurs mois dans sa maison de Rosario, passant la majeure partie de son temps à lire. « Quoi que j’accomplisse dans le futur, rien ne pourra faire disparaître cette tristesse », déclare-t-il à l’époque.
Septembre 2004 : Il claque la porte de l’Argentine
En septembre 2004, l’Argentine est 2e des éliminatoires pour la Coupe du monde 2006 quand Marcelo Bielsa claque la porte. En conflit avec Valence et l’Inter au sujet de la mise à disposition des internationaux, il ne supporte pas que le président de la Fédération argentine ne le soutienne pas suffisamment. Son bilan avec l’Albiceleste : 85 matches, 56 victoires, 18 nuls, 11 défaites. Son successeur est José Pekerman.
Eté 2012 : Il agresse un responsable des travaux
Lors de son passage à l’Athletic Bilbao, il a eu une altercation avec le responsable des travaux de rénovation du centre d’entraînement car il était ulcéré par le retard pris sur le chantier. « Il s'agissait d'une escroquerie, d'un vol et d'une tromperie », a-t-il clamé. Il a ensuite posé sa démission, mais a finalement poursuivi son aventure basque une saison de plus.
Eté 2014 : Il torpille Vincent Labrune
Muet tout l’été durant son arrivée, Marcelo Bielsa donne une première conférence de presse surréaliste à la veille de la reprise de la L1 face à Bastia. Malgré son regard fuyant celui des journalistes, l’Argentin se paie une première fois Vincent Labrune en critiquant son recrutement et en niant toute responsabilité sur la présence d’un « loft » à l’OM. La scène se reproduit à chaque point-presse jusqu’à celui organisé jeudi à la Commanderie où il attaque encore plus vertement son président, partie en vacances. Mécontent du mercato, de la gestion des dossiers des « lofteurs », il a dénoncé les « mensonges » et les promesses non tenues de Labrune.