Blanc tient son noyau

Laurent Blanc - -
Qui mieux que Karim Benzema pour illustrer la réussite de l’ère Blanc ? L’avant-centre du Real Madrid n’était pas en Afrique du Sud, snobé par Raymond Domenech. Un bien pour un mal sans doute : depuis la nomination de l’ex-coach des Girondins, Benzema est aussi poussif en club que brillant en sélection, où il a inscrit trois buts en quatre rencontres, dont deux magnifiques face à la Bosnie (0-2) et l’Angleterre (1-2). Revigoré par la confiance que lui accorde le sélectionneur, qui le considère comme son « unique buteur de niveau international », Benzema compte sur les Bleus pour se relancer. A Madrid ou ailleurs. Le temps presse, car le staff tricolore estime sa situation de remplaçant à Madrid « intenable » à moyen terme.
Celle de Samir Nasri est en apparence plus confortable. Autre grand absent du bus de Knysna, le milieu d’Arsenal aligne les performances de haut niveau en Premier League. Relancé par Blanc, il tarde néanmoins à confirmer sous le maillot bleu. Problème, la concurrence dans son secteur de jeu est farouche. Et le sera plus encore avec le retour de Ribéry. A quand le déclic ?
La charnière ne grince plus
Il y a six mois, personne ou presque ne connaissait Yann M’Vila. Dans un premier temps, le milieu défensif rennais a semblé profiter du contexte très particulier du match en Norvège (aucun Mondialiste présent) pour se faire une petite place au soleil. Il a tellement pris goût à la bronzette qu’il était le seul récupérateur Bleu sur la pelouse de Wembley. Au détriment d’Alou Diarra, et des grands perdants de l’été que sont Lassana Diarra et Jérémy Toulalan. A 20 ans, M’Vila dégage déjà l’allure d’un cadre…
La charnière, c’était l’un des chantiers majeurs du nouveau sélectionneur. Un trou béant depuis des années en équipe de France. En choisissant d’installer (et de maintenir sa confiance malgré les remous des deux premières défaites face à la Norvège et la Biélorussie) un duo formé d’un revanchard (Mexès) et d’un novice (Rami), Laurent Blanc a non seulement permis à ses deux défenseurs de peaufiner leurs automatismes, mais il a peut-être trouvé la formule gagnante : les attaquants roumains, bosniens ou anglais peuvent en témoigner. En même pas un semestre, le pépin de melon (qui craignait ouvertement en septembre « ne pas pouvoir arriver » à mener à bien la reconstruction) a bien grandi…