Bordeaux et Marseille mènent le bal

Vainqueurs de leurs matches, contre Lens et Grenoble, le champion et son dauphin ont lancé dès la première journée le mano a mano pour la course au titre. - -
Clairement, les Girondins de Bordeaux et l’Olympique de Marseille ont lancé le match. Les deux clubs qui ont animé le sprint final du dernier championnat font déjà bonne, voire forte, impression, à peine le coup d’envoi de la saison donné. Bordeaux, 1er après sa victoire dimanche soir sur Lens (4-1), avec un Yohann Gourcuf auteur du seul doublé du week-end, et Marseille 4e à l’issue de son déplacement réussi à Grenoble (2-0), ressortent comme les grands vainqueurs de cette journée de reprise. Il est vrai que l’opposition était à leur portée (un ex-promu et un promu), mais les difficultés de Lyon au Mans (2-2) sont là pour montrer que la vérité du terrain n’est pas nécessairement celle des pronostics. Les Bretons de Frédéric Antonetti, en quête de rachat après avoir loupé les places européennes en fin de saison dernière, n’ont pas raté leur début de saison. Rennes a ainsi corrigé Boulogne (3-0), offrant le meilleur visage, conquérant, du club de François Pinault. Monaco, dont le recrutement inachevé pouvait laisser planer quelques doutes, a remporté un succès (1-0) que l’on pourrait qualifier de prestige contre le Toulouse d’André-Pierre Gignac, révélation de la saison dernière (4e). Sochaux, vainqueur à Auxerre (1-0) ne pouvait pas donner de signes plus encourageants à ses supporteurs, inquiets après le départ d’Erding au PSG. La nouvelle garde de l’AS Nancy-Lorraine, qui a joué avec des maillots… prêtés par leurs adversaires valenciennois, a obtenu un beau succès à Nungesser (3-1). Nice, qui est allé corriger Saint-Etienne (2-0) dans son Chaudron, a prouvé que les Aiglons avaient digéré le départ de Frédéric Antonetti, et que leurs dirigeants avaient été bien inspiré de ne pas laisser filer leur attaquant Loïc Rémy, marqueur samedi dans le Forez. Montpellier, qui a arraché de nul face à Paris (1-1), peut légitimement parler d’un bon départ. René Girard, l’entraîneur du promu, ayant avant la rencontre déclaré : « Si on perd, on dira que c’est normal, si on fait match nul, on dira que c’est bien, si on gagne, on dira que c’est un exploit. » C’est donc bien. Le Mans, version Paulo Duarte, a tenu le choc face à Lyon (2-2), alors qu’une victoire sur les hommes de Claude Puel était même envisageable.
La première journée a été le week-end des interrogations pour un certain nombre d’équipes, qui intriguent, avant peut-être de vite inquiéter. Au premier rang desquelles, le Paris Saint-Germain et l’Olympique Lyonnais. Le club de la capitale n’a ramené qu’un maigre point du Stade de la Mosson (1-1), face à un adversaire montpelliérain réduit à dix et mené jusqu’aux arrêts de jeu. Le défenseur bosniaque du MHSC Emir Spahic a plongé le PSG d’Antoine Kombouaré dans le doute, dès la première journée, mettant au jour son incapacité à faire la différence face aux adversaires plus faibles. L’OL a également montré des signes inquiétants d’impréparation face au Mans (2-2), un adversaire jouant le milieu de tableau dont il n’aurait fait qu’une bouchée il y a encore pas si longtemps. Grâce à un coup-franc égalisateur, la recrue prestige Lisandro Lopez a sauvé les meubles pour un champion de France déchu qui parait d’ors-et-déjà, et comme dans une désagréable continuité de la saison dernière, en difficulté.
Toulouse, 4e la saison dernière, s’est donc inclinée, comme nous l’avons mentionné plus haut, à Monaco (1-0). Une équipe du TFC sur la lancée de ses dernières sorties décevantes de la fin de saison passée, avec un André-Pierre Gignac transparent et fébrile, comme on a pu le constater à l’issue de la partie, s'en prenant à un supporteur dans les tribunes. Auxerre s’est incliné sur sa pelouse face à Sochaux (1-0), ratant son match de reprise, et obligeant l’équipe de Jean Fernandez a courir au classement dès la première journée. Grenoble, défait par Marseille (2-0), s’est comme l'an passé appuyé sur un schéma de jeu ultra-défensif. Valenciennes, qui a lourdement chuté à domicile face à Nancy (3-1), se prépare une saison difficile. Lens, qui a explosé en fin de match à Bordeaux (4-1), alors que les Sang et Or avaient longtemps tenus les champions de France en échec, parait un peu juste. Boulogne, étrillé par Rennes (3-0), montre trop d’insuffisances pour espérer en l’état connaître autre chose que le destin du Havre la saison dernière, la relégation. Saint-Etienne, enfin, défait d’entrée par Nice (2-0), inquiète au plus haut point. Les Verts, handicapés par un recrutement inaccompli, pâtissent de carences offensives flagrantes. Les objectifs européens d’Alain Perrin paraissent de lointaines chimères.