Bordeaux–Marseille, la lutte finale (3/5)

Jusqu’à samedi, épilogue du championnat de France de L1. Vivez la folle semaine des Girondins et des Olympiens, engagés dans une passionnante lutte pour le titre.

Si Laurent Blanc à Bordeaux et Eric Gerets ont monopolisé les projecteurs, leurs adjoints ont également eu une importance considérable dans le succès des deux équipes. Hommage à deux hommes de l’ombre.

Gasset, le «vice-président» de Bordeaux

Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset. La glace et le feu. L’adjoint du Président est son complément idéal. Sur la touche, lorsque l’entraîneur des Girondins triture sa touillette en plastique les bras croisés, Jean-Louis Gasset aboie, recadre, s’en prend au quatrième arbitre. Idem à l’entraînement. Sur les terrains du Haillan, on n’entend qu’un seul homme : Jean-Louis Gasset. Dans l’attitude, les gestes, l’exubérance, il y a du Luis Fernandez. Pas étonnant. Ce Montpelliérain âgé de 55 ans a épaulé l’entraîneur de Reims au PSG puis à l’Espanyol Barcelone au début des années 2000. Il ne faut pourtant pas se fier aux apparences. En coulisse, l’homme est à l’opposé de l’image qu’il dégage. Mais qu’importe.
Très populaire au sein du groupe bordelais, cet ancien joueur de Montpellier (où il a connu Laurent Blanc), doit sa réputation à ses talents de chambreur : « On n’a pas le choix, sourit Alou Diarra. Quand ça nous tombe dessus, on ne peut rien dire. Mais c’est toujours fait dans la bonne humeur. Jean-Louis ne veut jamais blesser un joueur. Il chambre toujours dans le but de le stimuler et le pousser à faire mieux. »
« C’est mon côté sudiste qui ressort, plaisante l’intéressé. Mais je ne dépasse jamais les bornes. Et de temps en temps, même en rigolant, ça pique là où ça fait mal. Car mon objectif est toujours de faire progresser les joueurs. » Démonstration récente avec Yoann Gourcuff. Il a souvent été reproché à la star des Girondins de ne pas exploiter suffisamment son jeu aérien. Lors de séances à huis clos, l’adjoint et le meneur ont donc bossé ensemble. Résultat ? Le 13 mai, à Valenciennes (1-2), la jeune star bordelaise offre les trois points de la victoire d’une splendide tête plongeante. Instinctivement, le sauveur court vers Jean-Louis Gasset, lui tend la main et lui fait une révérence.

« On vit bien avec lui »

Quelques jours plus tôt, il avait également scoré de la tête contre Sochaux (3-0). L’effet Gasset ? « C’est loin d’être l’homme de l’ombre, souligne Alou Diarra. C’est l’un des maillons forts du groupe. Il anime et sait faire réagir les joueurs. C’est un très bon complément du coach. On vit bien avec lui. » Le beau jeu pratiqué par les Girondins porte aussi sa patte : « Il prône le jeu au sol, explique Matthieu Valverde. Il nous incite à être toujours en mouvement. Jean-Louis à un rôle important. C’est lui qui nous présente l’adversaire lors des séances vidéo. Il nous incite à nous transcender. »
« Je prends beaucoup de plaisir à travailler aux Girondins de Bordeaux, sourit Jean-Louis Gasset. Il y a d’excellents joueurs. Tout va bien. » Le vice-président est heureux.

Aurélien Brossier