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Bordeaux regarde déjà l’avenir

Jean-Louis Triaud

Jean-Louis Triaud - -

Au lendemain du départ de Jean Tigana, Bordeaux tente de se remettre de la claque reçue par Sochaux. Avec le regard déjà tourné vers la saison prochaine et la recherche de son futur entraîneur.

Il ne pleuvait pas dimanche matin au Haillan. Pourtant, il y avait comme un temps de chien, pourri, lourd et pesant au-dessus du centre d’entraînement des Girondins de Bordeaux. Pour s’en convaincre, il suffisait d’observer l’arrivée des joueurs sur le parking de l’enceinte. Alou Diarra ? Tête basse. Lamine Sané ? Pas mieux. Les Bordelais ont encore la gueule de bois suite à la tasse bue la veille face à Sochaux (0-4). D’ailleurs, aucun d’entre eux n’a souhaité s’exprimer en conférence de presse. Pas même les tauliers, Carrasso, Chalmé, Planus et Fernando.

C’est donc seul que Jean-Louis Triaud est venu à la rencontre des médias. L’occasion d’introniser Eric Bedouet en lieu et place de Jean Tigana, démissionnaire. Mais aussi de rétablir certaines vérités. « Le match d’hier (ndlr, samedi) est un modèle du genre, il ne peut pas rester sans analyse, lâche le président bordelais. Mais pourquoi les joueurs auraient-ils lâché leur entraîneur contre Sochaux et pas face à Rennes ou Saint-Etienne ? C’est inimaginable. »

Triaud n’enfonce pas ses joueurs, « responsables » selon lui de l’agression de la fille de Tigana, pas de son départ. C’est même le dirigeant girondin qui fait son mea culpa. « Bien sûr que je me pose la question de ma responsabilité, poursuit-il. Des choses auraient pu mieux fonctionner. Je ne m’interroge pas là-dessus depuis samedi, mais depuis 16 mois. On aurait pu faire différemment. Et est-ce que j’aurais pu être l’instigateur de ces changements ? Peut-être, oui. » Fermez le ban.

Des vues sur Jean Fernandez ?

Triaud fait face à ses responsabilités. Les erreurs passées ainsi que les engagements futurs. Mais le président girondin sait que l’urgence du moment, c’est aussi de trouver un successeur à Jean Tigana. Pris de court par la démission de ce dernier, le dirigeant veut se donner le temps. « Vous imaginez bien que je ne me suis pas activé depuis hier soir, confie Triaud. Mais les agents d'entraîneurs me sollicitent, mon téléphone n'arrête pas de sonner. Nous sommes assez grands pour prendre nos décisions tout seuls et il n'y a aujourd'hui aucun nom pressenti. »

Vraiment ? Pas un profil recherché en particulier ? « Il y a des entraîneurs qui n’ont pas forcément de résultats et qui ne sont pas de mauvais entraîneurs. La preuve, Jean Fernandez a été élu entraîneur de l’année la saison dernière, c’est un excellent technicien et Auxerre a moins de résultats aujourd’hui. Il n’y a pas de profil-type. »Mais déjà un nom. Une éventuelle piste à suivre. Et un dossier, qui sait, à creuser, pour des Girondins en sérieuses quête de repères.

Alix Dulac avec Olivier Schwarz