Bordeaux se rassure

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Pendant un quart d’heure, ils n’ont même pas pris la peine de s’installer en tribune. Les ultras bordelais avaient décidé de faire grève à l’occasion de cette rencontre face à Auxerre. Symbole de leur exaspération, une semaine après la débâcle à Lorient (1-5) et à l’issue d’une semaine riche en tensions. Et puis ils ont fait leur retour et installé une banderole : « 15 minutes de retard ? Comme vous, on n'avait pas envie ».
La mise en scène aurait sans doute eu de l’allure si les Girondins n’avaient justement pas ouvert le score dans le premier quart d’heure. Dès la 13e minute, à la suite d’un corner, Alou Diarra expédiait le ballon dans les buts d’Olivier Sorin (1-0). Pour le plus grand bonheur du public déjà présent à Chaban-Delmas, comme Jean-Louis Gasset, l’adjoint de Laurent Blanc et ancien du club.
Les supporters récalcitrants ont dû se contenter de la 52e minute et d’un penalty de Modeste après une faute inexistante de Sorin pour exploser de joie (2-0). Quelques minutes après avoir offert au stade leur deuxième banderole du soir : « Angers la surprise (0-1), Caen l'arbitre (1-2), Lorient le synthétique, ce soir c'est quoi ? » (sous-entendu, l’excuse).
Une défense inédite
En ce samedi soir, c’est justement un coup de poker plutôt réussi qu’avait tenté Jean Tigana. Ces dernières semaines, après la piteuse élimination en Coupe de France à Angers le 22 janvier, la discussion avait tourné autour de la volonté des joueurs de « jouer à leur poste ». En réponse, l’entraîneur bordelais avait donc choisi de les mettre au défi avec une recomposition inédite de la défense.
Non seulement il avait décidé de se passer de Marc Planus, qui faisait pourtant son retour dans le groupe pour la première fois depuis le 23 octobre (Bordeaux-Brest, 0-2), mais il a surtout fait ‘redescendre’ Fernando en défense centrale, aux côtés de Ciani. Quant à Mathieu Chalmé, il est resté sur le banc, tandis que Lamine Sané était titularisé à droite. Une manière de rappeler à ses joueurs qui est le patron. Le résultat, aggravé en fin de match avec une frappe superbe de Plasil (3-0, 79e), lui donne raison. Pour l’instant.