Bordeaux, un exploit majuscule

Jaroslav Plasil et Yoan Gouffran - -
Dire que Bordeaux a mis du temps à démarrer sa saison est un doux euphémisme. Au cours des onze premières journées de championnat, les Girondins n’ont signé qu’un maigre succès, sur le terrain de Valenciennes (2-1). Relégable au soir de la 14e journée, le club au scapulaire était parti pour vivre une saison cauchemardesque. C’est finalement dans un rêve que Francis Gillot et ses hommes ont bouclé l’exercice 2011-2012, conclu sur une 5e place synonyme de qualification pour la prochaine Europa League. « On le savait depuis le début. C’était fait pour donner un peu de suspens », s’amuse Jean-Louis Triaud après le succès acquis dimanche à Saint-Etienne (3-2).
Pas sûr, toutefois, que le président bordelais affichait un tel sourire quelques mois auparavant. « Même si on a pris la situation au sérieux, je ne peux pas dire que j’ai vraiment cru que l’on risquait de descendre en L2, avoue-t-il. Il faut être clair. Mais de là à imaginer qu’on finisse 5e et qu’on joue l’Europe, pas davantage. C’est une excellente surprise. » Une surprise possible grâce à une fin de saison en boulet de canon, conclue par six victoires consécutives. Sur l’ensemble de la saison, seul le PSG (entre la 7e et la 12e journée) a connu pareille série.
Troisième du classement de la phase retour
Pour retrouver une telle spirale positive du côté du Haillan, il faut remonter à l’automne 2009, quand l’équipe dirigée par Laurent Blanc « marchait sur l’eau ». Les Bordelais avaient alors enchaîné six victoires en L1 mais également deux en Ligue des champions. Avec 38 points pris lors des matchs retours, les Girondins version 2011-2012 ne sont même pas très loin de leurs homologues 2009-2010 de la phase aller. Cette saison, sur l’ensemble des matchs retours, seuls Montpellier et le PSG terminent devant les Girondins, qui possèdent les mêmes statistiques que les Lillois.
Elément clé de cette métamorphose, Francis Gillot a parfaitement réussi à remobiliser ses troupes. Mais l’ancien entraîneur de Sochaux, club avec lequel il avait déjà terminé 5e l’an passé, veut avant tout mettre en lumière l’unité au sein du club. « Il faut une bonne ambiance. Quand ça allait mal, j’ai reçu des textos de M. De Tavernost (actionnaire majoritaire du club, ndlr), j’ai eu le soutien du président et des dirigeants. On sentait qu’on avait toute la confiance des gens et c’est comme ça qu’on réussit. » Ne reste plus qu’à appliquer cette recette l’an prochain sur les pelouses européennes.