Boulogne sera derrière l’OM

Le modeste club du Pas-de-Calais n’a plus qu’une infime chance de se maintenir. Mais c’est sur un air de fête qu’il accueillera ce samedi (19h) le leader marseillais.

C’est sur un air de joyeuses funérailles que le Stade de la Libération va accueillir les Olympiens, samedi (19h). Les dernières illusions de maintien, déjà bien minces, pourraient définitivement s’envoler « contre le futur champion de France », dixit l’entraîneur nordiste Laurent Guyot. A Boulogne-sur-Mer, on a les pieds sur terre. L’ascenseur que le club s’apprête à prendre pour redescendre d’un étage ne traumatise ni les joueurs ni ses supporters. La preuve : pour la première fois de la saison, le match va se jouer à guichets fermés.

Pour remplir à ce point les travées, le pouvoir d’attraction de l’OM a joué davantage que les ultimes espoirs de survie en L1. « Il reste l’espoir mathématique, mais rattraper onze points à six matches de la fin, on peut craindre que ce soit trop », reconnaît sans fard Guyot. Tout le monde en ville en est également persuadé, même s’il est hors de question de baisser les bras avant le couperet. « J’espère que les joueurs vont réagir comme moi par rapport à notre situation : avec révolte et envie », motive le président Jacques Wattez. Absent de la ville depuis plusieurs jours, il n’a pu constater l’engouement que suscite l’arrivée des Phocéens dans le Nord.

Remember Ribery !

« Ne nous leurrons pas, on est quasiment en L2. Alors on va savourer les matches jusqu’en fin de saison, surtout de grands matches comme celui face à l’OM », assure Christian Brimeux, président du groupe des « Ultra Boulonnais ». Son compère des « Ch’tis Boulonnais », Gérard d’Andréa, ne dit pas autre chose. « On y croit toujours en tant que supporter mais il faudrait un miracle. On aimerait bien voir encore une ou deux victoires, surtout à Boulogne. Mais si ça n’avait pas été Marseille, le match ne se jouerait peut-être pas à guichets fermés. »

Toujours bercé par une grande popularité hors du Vieux-Port, l’OM est le favori de cœur des Boulonnais pour le titre. Parce que Ribéry, lors de son transfert de l’un à l’autre, à mis en lumière le modeste club nordiste, parce que Marseille pratique un football attractif mais aussi parce qu’il pourrait priver Lyon « et son président qui a tous les droits » (Brimeux) d’un nouveau sacre. Sans autre ambition que de se faire plaisir lors de cette fin de saison –sa première en L1-, Boulogne va donc affronter l’OM sans peur ni reproche. « Supporter, c’est quand on gagne mais aussi quand on perd, conclut Brimeux. Ça va être une belle fête au stade de la Libération. » Que même une défaite ne saurait gâcher…

Silvère Beau