Brandao, comme un faux air de Cantona

Le 31 mars 1995, Eric Cantona écope de 2 semaines de prison ferme. Une peine commuée en 120 heures de travaux d’intérêt général en appel. - AFP
Si plusieurs sportifs ont défrayé la chronique judiciaire ou ont été incarcérés en marge ou à l’issue de leur carrière sportive (Tyson, Marion Jones, OJ Simpson, Carlos Monzon, Okpara, Cécillon, Vairelles, Koné, Dalmat, Yapi,…), aucun footballeur évoluant dans notre de championnat de France de Ligue 1 ou notre bonne vieille 1ère Division n’a jamais été condamné à de la prison suite à une action de jeu ou à un dérapage lors d’un match, comme c’est le cas pour Brandao (lors de PSG-Bastia), qui a pris un mois ferme suite à son coup de tête prémédité sur Thiago Motta.
Mais à y regarder de plus près, ce n’est finalement pas une première dans l’histoire du football pro français. En fouillant dans les archives, on retrouve trace de pareille condamnation. Le 25 janvier 1995, Crystal Palace reçoit le Manchester United d'Eric Cantona. Expulsé pour s’être essuyé les crampons sur un défenseur un peu trop rugueux, le Red Devil quitte le terrain quand un supporter raciste l’agresse verbalement sur ses origines italo-espagnoles ainsi que sur sa mère.
2 semaines de prison ferme
Le sang de Canto ne fait qu’un tour et l’image fera le tour du monde. Le Marseillais sort de ses gonds et lui adresse un magistral « kung fu » dans la poitrine, suivi de quelques bourre-pif. Shocking ! L’Angleterre ne tolère pas le geste du bad boy. Sportivement, le King est suspendu de toute compétition durant neuf mois. Mais ce n’est pas tout. La justice british va s’emparer du dossier et la Crown Court de Croydon condamnera finalement le Français à deux semaines de prison ferme. Une peine finalement commuée en 120 heures de travaux d’intérêt général en appel.
« Cantona n'a pas été condamné à la prison du fait de la gravité de son acte, mais par rapport à son image publique», estime alors son avocat, David Poole. Le juge voulait en faire un exemple, avant d’estimer que la peine de prison n’était pas justifiée car c’était la première fois qu’il avait maille à partir avec la justice ». Une sanction symbolique mais choc, un délibéré et un aménagement de peine qui ressemblent à s’y méprendre au cas Brandao.