Caïazzo : « Après la souffrance qu’on a connue… »

Bernard Caïazzo - -
Bernard Caïazzo, cette place de leader doit vous faire drôlement plaisir après le maintien arraché la saison passée.
Après la souffrance qu’on a connue l’année dernière, ça fait du bien d’être à la place où nous sommes aujourd’hui. Quand vous voyez tous ces gens qui pleuraient dimanche, tous ces anciens qui ont la nostalgie de la grande époque du club, tous ces jeunes qui veulent voir l’ASSE briller…Certains présidents de clubs m’ont même appelé pour me dire qu’ils étaient heureux pour nous. Rendre des gens heureux avec nos résultats, ça nous remplit de bonheur.
La politique de recrutement a changé cette saison, avec un accent porté sur des valeurs sûres...
Ecoutez, j’avais contacté Jérôme Leroy en 2009 et il était prêt à venir. A l’époque, Alain Perrin et Damien Comolli m’ont dit non. J’avais cité d’autres joueurs tels que Pedretti, Mignot ou encore Abriel, qui était libre un mois et demi avant son départ à l’OM. J’avais alerté Alain Perrin en lui disant qu’on n’avait pas de cadres dans l’effectif. Il m’avait répondu que c’était lui le cadre de l’équipe. On a choisi de laisser les clés du recrutement à un trio (Perrin, Tong-Cuong, Comolli). Finalement, cela a été une grande source d’insatisfaction pour les actionnaires du club.
« Rocheteau va prendre la totalité de la politique sportive du club »
Pourquoi avoir choisi Dominique Rocheteau comme vice-président du conseil de surveillance plutôt que Willy Sagnol, qui était proche d’intégrer l’organigramme stéphanois ?
Pour une raison simple. Willy a failli venir mais à un moment donné, l’un des deux était plus motivé que l’autre. Dominique m’appelait tous les jours pour prendre des renseignements alors qu’il était en Afrique du Sud. Willy nous a demandé de venir le voir à Saint-Tropez pour finaliser le contrat. On n’était pas en train de recruter un joueur...
Le fait qu’il souhaitait avoir les pleins pouvoirs a-t-il été un frein pour vous ?
Willy a dit qu’avec lui on aurait pu avoir un Schumacher. Je ne sais pas s’il le sera un jour en tant que dirigeant. Je ne sais pas non plus s’il l’a été comme joueur. Ce n’est pas parce que vous avez eu une belle carrière que vous serez forcément un grand dirigeant. Nous sommes très satisfaits de Dominique. Avec lui, les valeurs stéphanoises sont là : travail et humilité. Et il sera amené à prendre, dans les prochains mois, la totalité de la politique sportive du club.
Enfin, un mot sur le départ de Gérard Houllier, qui a quitté la DTN pour reprendre ses fonctions d’entraîneur à Aston Villa ? Est-ce une bonne chose, selon vous, pour le football français ?
Je crois qu’à un moment donné, les hommes qui ont été très près des erreurs commises en Afrique du Sud doivent laisser leur place. Au minimum à mes yeux, il est coupable de non–assistance à personne en danger. C’est un grand technicien mais il n’ignorait pas, comme les autres, que le football français était en danger. Tout le monde le savait.