
Capoue : « Pour l’instant, ça ne paye pas »

Etienne Capoue - -
Après un début de saison réussi, vous connaissez une passe compliquée (11e)…
Quatre points sur dix-huit possibles, c’est très médiocre, c’est évident. On le sait, on essaie de retrouver les valeurs mises en place en début de saison, mais les résultats ne sont pas là. Contre les grosses équipes, on disait qu’on était bons, mais contre Marseille on a prouvé le contraire (0-1). Les saisons dernières, on a craqué sur la fin parce qu’on était usé physiquement. Notre effectif est réduit, et notre projet de jeu laisse des traces.
Expliquez-nous…
Il faut courir énormément. On participe beaucoup, c’est très intensif. Le porteur du ballon multiplie les attaques et les replis rapides. Contre Lyon (3-0), il y avait des centres de tous les côtés, on avait beaucoup d’actions, ce n’est pas toutes les équipes qui font ça ! L’an dernier, nos attaquants ne mettaient pas au fond, mais il y avait aussi un manque d’efficacité défensive. Cette saison, il y a une alchimie. On a évolué dans notre style de jeu, mais pour l’instant ça ne paye pas. On manque peut-être d’expérience dans l’approche des matches.
Comment vivez-vous ce manque de résultats dans le vestiaire ?
Il n’y a pas de clans, on s’entend très bien. Il n’y a rien qui puisse nuire à nos performances.
« Quand j’ai marqué, la terre s’est arrêtée de tourner »
Les mésaventures de Wissam Ben Yedder chez les Espoirs vous ont-elles étonné ?
J’ai été choqué. On pensait à une blague. Il est venu ensuite dans le vestiaire, il nous a expliqué, il s’est excusé. On le connait depuis deux ans et demi, c’est notre petit frère, on l’a protégé. J’essaie de faire ce qu’on m’a donné. Quand j’avais des moments difficiles, les grands étaient là.
Estimez-vous être arrivé au bon moment en équipe de France ?
J’arrive avec un nouveau sélectionneur, je fais partie de son premier groupe, c’est un honneur. Avant (avec Laurent Blanc, ndlr), je recevais des pré-convocations, je n’étais pas loin, mais il me manquait de la régularité. Quand je retourne au club, les coéquipiers attendent plus de moi. C’est une motivation. Mais pour l’instant, ça ne se traduit pas à Toulouse…
Etes-vous complice avec Didier Deschamps, ancien milieu défensif comme vous ?
On discute un peu, il me donne des conseils. Quand il me met sur le terrain, c’est un honneur, pas une pression.
Quelle est votre meilleur match (quatre sélections) ?
Ma rentrée contre l’Uruguay (0-0) et la deuxième mi-temps contre l’Italie (1-2). Contre la Biélorussie (3-1), le but a sauvé ma prestation.
Qu’avez-vous ressenti quand vous avez marqué contre la Biélorussie ?
La terre s’est arrêtée de tourner. J’ai tout de suite pensé à ma famille, à la Guadeloupe.
Justement, vous êtes très proche de votre famille…
Oui, avec Aurélien (son frère ainé qui évolue en National avec Boulogne, ndlr) on ne se chambre pas, il est derrière moi, il m’encourage le plus possible. Avec mon père, j’ai une relation forte, il me conseille. Ma mère est fière de ses trois enfants. Je m’appuie sur toute ma famille, on est très soudés. Ils sont fiers, je donne tout. Je sais que la Guadeloupe est derrière moi, et même les Antilles.
« J’aime le Bayern, le Real, Manchester »
Pensez-vous que la France peut finir en tête devant l’Espagne ?
C’est possible, on joue à domicile, il nous faudra le soutien du public. On se servira des matches contre l’Espagne (1-1) et contre l’Italie pour faire une grosse prestation.
Un club vous fait-il rêver ?
J’en ai plusieurs, j’aime le Bayern, le Real, Manchester. Le championnat allemand est très attractif, il y a des buts, les stades sont remplis.
Avez-vous un modèle de joueur ?
J’apprécie Xavi Alonso du Real Madrid. C’est le joueur qui montre toutes les qualités du milieu de terrain. Il allie l’agressivité dans la récupération et il donne des supers ballons.
En dehors du football, avez-vous d’autres passions ?
J’aime beaucoup le basket, la NBA. Je suis fan de Miami et de LeBron James. Si je n’avais pas réussi dans le foot, je me serais mis dans le basket. 1m90, c’est bien…, j’aurais joué meneur.