
Casanova : « Toulouse, l’un des clubs les mieux gérés de France »

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Alain, on a le sentiment que toutes les saisons se ressemblent à Toulouse... Avez-vous l'impression de progresser ?
En termes de jeu, on a beaucoup évolué et progressé. On a gardé très longtemps une image d’équipe qui pensait à défendre avant de jouer. Mais je pense que cette image est en train de changer. On a changé de système, on a évolué vers un jeu plus porté sur la possession du ballon et le contrôle du match. Mais le football, c’est avant tout un équilibre : être capable de bien attaquer mais aussi de très bien défendre quand on n’a plus le ballon.
Le TFC a l'image d'un club stable et sain : cette image vous convient-elle ?
On est le 13e ou 14e budget et on se maintient aux alentours de la 8e place depuis six ans. On garde notre philosophie de formation, une politique de jeunes, issus de notre centre de formation ou venus de l’extérieur, pour améliorer l’équipe et leur permettre d’évoluer individuellement et collectivement. Et pour qu’ils puissent un jour partir pour progresser dans un club encore plus huppé comme ce fut le cas récemment de Serge Aurier au PSG. Il y a beaucoup de ventes et de plus-value mais le président à tout le temps réinjecté. Je pense que c’est l’un des clubs les mieux gérés de France, avec une politique à très long terme. Il n’y a pas de soucis sur le plan financier.
Cela ne vous dérange pas de ne pas réussir à conserver vos meilleurs joueurs chaque année ?
A partir du moment où on partage la philosophie du club, il n’y a aucun problème à voir les meilleurs joueurs partir, si ce n’est sur le plan affectif parce qu’on s’attache aux joueurs. Mais pour leur progression, on a envie de les voir partir dans de plus grands clubs. Ensuite, mon rôle, c’est de relancer la machine, de retrouver un collectif et des automatismes avec d’autres joueurs. Je ne suis pas insatisfait de voir les joueurs partir et j’aime ce travail de reconstruction.
Est-ce difficile de faire comprendre aux supporters qu'il sera compliqué de viser le haut du classement ?
Je préfère être à notre place qu’à celle de certains clubs qui ont disparu et dont les présidents avaient énormément d’ambition, comme le Mans, Strasbourg ou Sedan à une époque. Le fait de clamer que notre premier objectif est avant tout économique et de se maintenir n’empêche pas que les ambitions soient présentes à l’intérieur du club. Aujourd’hui j’ai envie qu’on obtienne ce maintien le plus rapidement possible et qu’on se projette vers d’autres objectifs, qu’on puisse gagner une Coupe, progresser dans le jeu. Maintenant, clamer haut et fort qu’on veut définir européen, dans les cinq premiers, ce n’est pas le genre de la maison.
N'est-ce pas un peu frustrant pour vous ?
Pour moi, ça ne l’est pas du tout. Cette philosophie colle parfaitement. Je n’ai jamais pensé que c’était mieux ailleurs. Aujourd’hui, je suis centré sur ce projet : il me convient très bien et me plait énormément. Il y a peu d’entraineur qui disposent d’autant de soutien de la part d’un club, d’autant de liberté aussi, d’écoute et d’attention concernant les envies de recrutement. C’est quelque chose de précieux.
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