Cayzac : « Ils vont tuer le PSG »

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Comment vivez-vous la situation délicate du PSG ?
C’est extrêmement dur, entre l’absence de résultats et des événements extra-sportifs dramatiques. On a l’impression de ne pas en sortir. Mais il ne faut pas se résigner. Ce club a des atouts et des fondations solides. Il faut se battre, comme le font très bien les dirigeants actuels.
Sentez-vous chez l’actionnaire majoritaire Colony Capital une envie de continuer et d’accorder plus de moyens ?
Pour réussir, il faut avant tout de la stabilité, ce qui est le cas des cinq ou six premières équipes du championnat. Colony a mis 80 millions d’euros et je ne suis pas sûr qu’il puisse mettre beaucoup plus d’argent aujourd’hui. Il faut donc ouvrir le capital. Mais trouver de nouveaux partenaires dans le contexte actuel, c’est très difficile. Et il faut absolument que Colony gagne la concession du Parc des Princes.
N’y a-t-il pas un risque de retrait si c’est le cas ?
Non. De toute façon, il se retirera un jour comme c’est le cas de tous les fonds d’investissement. Si Colony perd, le nouveau propriétaire va poser ses conditions et peut-être obliger le PSG à quitter le Parc. Je suis peut-être un supporter de base mais, pour moi, le PSG qui ne joue plus au Parc, ce n’est plus le PSG.
« Le PSG ne peut pas faire beaucoup plus »
Comment jugez-vous l’action du président Robin Leproux dans la tempête ?
Ce qu’il fait est courageux et intelligent. Ne pas faire appel sur un huis clos, c’est symbolique mais il a eu raison de le faire. Le PSG consacre cinq à six millions d’euros par an pour la sécurité. On ne peut pas faire beaucoup plus. Et il faut arrêter d’exciter les gens, comme M. Dassier (président de l’OM ndlr) en décidant de ne pas venir à Paris alors qu’il a assisté à toutes les réunions d’organisation du match. Je ne comprendrai jamais les gens qui mettent de l’huile sur le feu en des temps dramatiques. Le PSG a des torts mais il faut aussi nous aider un peu.
Le PSG est-il en danger ?
Oui, le Paris Saint-Germain est en danger. A la mort de Julien Quemener (aux abords du Parc des Princes en 2006, ndlr), j’avais déjà déclaré au perron du ministère de l’Intérieur que le club pouvait mourir. On avait réussi à l’éviter par des mesures. Là, c’est la même situation. Il faut continuer à communiquer avec les associations de supporters et être sans pitié avec les voyous qui viennent pour foutre la merde. Ils vont tuer le club. On doit pouvoir éradiquer ce fléau qui concerne une infime minorité des 40 000 spectateurs du Parc des Princes. Il faut aller plus loin dans la répression, sans jeter l’anathème sur tous les supporters du PSG. J’ai quand même l’impression que les pouvoirs publics ont compris aujourd’hui qu’il fallait passer à la vitesse supérieure et troquer l’homéopathie pour la chirurgie.