Cayzac : « J’ai pensé à Mourinho, Noah et Lucas »

Alain Cayzac s'est présenté devant la presse pour expliquer les raisons de son départ - -
Avant que les journalistes ne commencent à poser des questions, Alain Cayzac a pris les devants pour expliquer son choix. Morceaux choisis.
Je voulais vous expliquer pourquoi j’ai présenté ma démission. […] Je ne suis pas un fuyard. Je n’ai pas démissionné parce que j’ai peur, ou parce qu’on est dans une énorme difficulté. Je n’avais aucune intention de démissionner après le match contre Caen. […] J'aurais probablement dû démissionner plus tôt aussi. J'y ai pensé et je l'ai proposé plusieurs fois. Une première fois l'année dernière, qui a été une année vraiment horrible, j'aurais dû passer la main ayant la conscience tranquille parce que le club n'était pas descendu, et en ayant l'impression d'avoir tenu le coup dans la tempête.
J’ai failli démissionner une deuxième fois après les deux matchs désastreux contre Toulouse et Caen (en décembre 2007). J'ai proposé ma démission, qui n'a pas été acceptée : j'aurais dû insister pour qu'il y ait un souffle nouveau dans le management du club. C'est un regret que j'ai.
J’avais pensé à des solutions. J'avais proposé à mon ami Gérard Houllier d'être le manager général du club pour la fin de saison et l’année prochaine. Il n’a pas accepté pour une raison tout à fait respectable : il m'a dit qu'il avait déjà un job, et s'était engagé avec la Direction Technique Nationale.
J'ai eu une autre idée qui a marché dans le rugby en disant : Faisons dans l'autogestion, demandons à Pauleta de former l'équipe pendant les quatre matchs. Je n'ai pas eu le temps de creuser cette idée.
J'ai aussi pensé à Jose Mourinho, j'ai eu des contacts avec lui. Il est au chômage et n'a pas un énorme besoin financier. Le contact a été établi, mais trop tard. J'ai enfin pensé, comme tout le monde, à des préparateurs psychologiques : mon copain Yannick Noah, mais il avait déjà donné par le passé (en 1996) et il fait des concerts. J'ai pensé à Daniel Costantini (l'ancien entraîneur de l'équipe de France de handball). J'ai pensé à Philippe Lucas (l'ex-entraîneur de Laure Manaudou...
La polémique enfle autour des primes de maintien que demanderaient les joueurs. Qu’en est-il ?
Ce ne sont pas des primes de maintien. J’ai mis au point au début de la saison un système de primes qui stipulait que les joueurs n’en toucheraient pas si le club finissait en dessous de la dixième place. Cette saison, les joueurs n’ont donc pas touché de primes. Et quand sont arrivés les derniers matches, je me suis dit qu’il fallait que j’invente des primes matches par matches pour la fin de saison. J’ai donc proposé ces primes là. Malheureusement, ça n’a pas couté très cher au club.
En voulez vous aux joueurs ?
Je ne leur en veux pas de ne pas avoir mouillé le maillot, car ce n’est pas le problème. Je leur en veux d’avoir eu peur et d’avoir fait une première partie de saison avec la peur au ventre quand ils arrivaient au Parc des Princes, qui est pourtant un stade mythique. Je leur en veux collectivement mais je sais faire la part des choses, et il y a des joueurs à qui j’en veux plus qu’à d’autres. Mais ce qui m’a fait mal, c’est que lorsqu’on est à Paris, on n’a pas le droit d’avoir peur.
Avez-vous contacté Luis Fernandez pour revenir au PSG ?
Non, je ne l’ai pas contacté. Je le connais et je l’apprécie. On s’est envoyé quelques piques car on a chacun un tempérament passionné. On aime tous les deux le club. Les derniers contacts que l’on a eu, c’est lorsqu’on s’est engueulé. On est ensuite passé sur l’antenne de RMC ensemble et on s’est expliqué. Ca n’a pas laissé de traces. Et puis il m’a appelé une ou deux fois pour nous souhaiter bonne chance. Je vous dis la vérité, Luis Fernandez ne m’a pas non plus contacté.