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Ce Bordeaux est explosif

18es du championnat, Benoît Trémoulinas et les Girondins peuvent se prendre la tête entre les mains

18es du championnat, Benoît Trémoulinas et les Girondins peuvent se prendre la tête entre les mains - -

Relégable depuis la correction reçue à Nice (3-0), l'équipe de Francis Gillot, sur un fil, doit impérativement faire un résultat ce samedi face à Brest (19h). Sous peine de sombrer dans une crise profonde qui ne demande qu'à éclater.

Les Girondins de Bordeaux jouent très gros ce samedi. Toute autre issue qu’une victoire face aux Bretons plongerait l’équipe de Francis Gillot, relégable depuis la 10e journée et sa déculottée à Nice (3-0), dans une crise profonde. Après « septembre noir » (2 nuls et 2 défaites), on pourrait alors parler d’ « octobre rouge » pour des Girondins, 18e au classement, qui restent sur un revers au Stade du Ray et un nul devant Montpellier (2-2). La correction reçue sur la Côte d’Azur a mis les joueurs et le staff dans une sorte d’état second. Jeudi, Cédric Carrasso a quitté de lui-même la conférence de presse au bout de quelques secondes. « J’ai les idées claires, on doit gagner et je n’ai rien d’autre à dire. Merci, au revoir. » Son entraîneur, connu pour son sang-froid lors de ses opérations maintien à la tête de Lens et de Sochaux, a volé au secours de son gardien. « C’est vrai qu’on n’a pas grand-chose à dire. Je comprends Cédric. Le constat, c’est qu’il faut travailler, et battre Brest et Ajaccio. »

Mais il suffit de peu pour faire sortir le Nordiste de ses gonds. Interrogé sur la capacité de révolte de ses troupes, en crise larvée depuis deux saisons, il s’emporte. « Vous voulez faire quoi de plus ? Se taper la tête contre les murs ? Donnez-moi une idée ! Les secouer ? Parce que vous croyez qu’on ne fait rien ? » On croirait entendre Jean Tigana à la même époque l’an dernier. Face à la dégringolade de son équipe, son successeur est obligé de revoir ses objectifs à la baisse, quitte à contredire ses déclarations d’avant-saison. « Etre parmi les cinq, six premiers, ce serait déjà bien, et après il faut faire du jeu, essayer de faire du spectacle pour les supporteurs », annonçait un Gillot optimiste début août. « Aujourd’hui, lutter avec les cinq premiers, c’est impossible, mais être là où on est, ce n’est pas normal », concède-t-il trois mois plus tard, déjà résigné. Un coup d’œil dans le rétroviseur, et on voit que Bordeaux, champion en 2009, tournait à 18 points après dix journées, calé à la quatrième place à trois unités du leader lyonnais. C’était dix de plus qu’aujourd’hui.

Bellion : « Il ne faut pas que ça explose »

Cette saison, la défense, point fort de l’ère Blanc, n’arrête plus de prendre l’eau (Saint-Etienne, Toulouse, Lyon et Nice ont inscrit trois buts chacun aux Girondins). « On n’est pas bien », lâche, lapidaire, le coach. « Par rapport à ce qu’on a vécu, de nous voir là… il faut remettre les choses à l’endroit », s’émeut David Bellion, entré en cours de match à Nice. Et l’attaquant comme l’entraîneur de prévenir : « Il ne faut pas que ça explose. » Le calendrier des deux prochaines journées (réception de Brest, déplacement à Ajaccio) doit permettre de mettre du baume au cœur des Aquitains. Car derrière, se profile la venue du leader parisien. Une contre-performance samedi pourrait-il précipiter les événements ? Pour l’instant, officiellement, on ne parle que de la nécessité de recruter trois joueurs lors du mercato hivernal...