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Chamakh : « Je ne marque pas assez »

L'international marocain porte un regard critique sur ses performances d'attaquant

L'international marocain porte un regard critique sur ses performances d'attaquant - -

Auteur d’un excellent début de saison, Marouane Chamakh se méfie des Lyonnais, adversaires des Girondins dimanche soir (21h) à Gerland. Il se remet également en question.

Marouane, à quel type de match vous attendez-vous à Lyon ?
Cela va être vraiment difficile. L’OL est peut-être mal en point en ce moment, mais les Lyonnais ont à cœur de se rattraper, surtout contre nous. Pour eux, ce serait vraiment un bon coup. Ce match a beaucoup plus d’enjeu pour Lyon. Ils seront sous pression. Ils jouent à domicile. Peu importe la manière, ils ont l’obligation d’obtenir un résultat.

Avez-vous vu les derniers matchs de l’OL ?
J’ai vu la fin de la rencontre face à Lille (défaite des Lyonnais 4-3). Je les ai sentis un peu fébriles. Ça ne peut jouer qu’en notre défaveur. Les Lyonnais seront vraiment motivés. Pour eux, c’est un match capital. Nous nous rendons là-bas avec ambition. On y va pour gagner, même si un match nul serait un résultat positif.

L’OL reste une grosse équipe...
Moins qu’avant, il ne faut pas se le cacher. Mais Lyon reste un gros calibre et un candidat au titre, au même titre que Bordeaux et Marseille. Si on peut écarter l’OL…

Alors que Lyon commence à s’agiter en coulisses, Bordeaux avance toujours dans le calme et la sérénité. N’est-ce pas dangereux ?
Non, c’est la nature de Bordeaux. Dans les bons ou les mauvais moments, ça a toujours été comme ça. Passer une semaine plutôt tranquille pour ceux qui n’ont pas fait le déplacement à Haïfa en Ligue des champions (0-1) avant d’aller à Lyon dimanche est une bonne chose. Les Lyonnais se sont plaints de beaucoup de choses. De trop travailler d’après ce que j’ai pu lire. C’est bien qu’ils l’aient dit. C’est leur ressenti. De notre côté, tout se passe super bien. On alterne le travail physique et technique. On n’a pas à se plaindre. Au contraire. Quand on a besoin de repos, l’entraîneur nous en laisse et quand il faut travailler, on bosse.

Vous jouez seul en pointe. Est-ce un système qui vous convient ?
Ça me convient tant que je joue ! Qu’il y ait un, deux ou trois attaquants, peu importe. Après, j’ai des préférences. Jouer à deux devant est toujours mieux pour un attaquant parce qu’on peut trouver un appui, faire des déviations… Jouer seul devant est différent, mais on prend autant de plaisir.

Yoann Gourcuff a joué plus en retrait face au PSG (1-0). Est-ce que cela change quelque chose pour vous ?
Oui, car il est moins proche de moi, mais il y a « Jaro » (Jaroslav Plasil) pour le remplacer. Dans le système de jeu, ça ne change pas grand-chose car je trouve quand même un appui. N’importe quel attaquant peut jouer avec Yoann Gourcuff derrière lui. C’est facile. Il m’a fait beaucoup de passes décisives. Il a reculé d’un cran et a été remplacé par « Jaro » pour le bien de l’équipe. Ça marche bien. Le collectif passe avant tout.

Pour Plasil, la barre est très haute...
Bien sûr ! Les performances de Yoann ont été exceptionnelles. Mais il ne faut pas dénigrer ce que fait « Jaro ». Le coach a osé. Ça a payé. J’ai cru comprendre que Yoann avait de très bonnes sensations lorsqu’il jouait un cran en-dessous. Tant mieux, cela fait le bonheur de l’équipe.

Après la victoire sur la Juventus (2-0), Laurent Blanc a déclaré qu’un grand attaquant était un attaquant qui marquait des buts. Que pensez-vous de cette remarque ?
Je sais que je ne marque pas assez. Ma meilleure saison est à 13 buts (2008-2009, ndlr). Laurent Blanc a raison. Je peux marquer beaucoup plus. Cette saison, j’ai déjà inscrit six buts (4 en championnat, 2 en C1). Je suis content, mais je sais que je peux mieux faire. Quand je marquerai plus, je changerai de catégorie d’attaquants. Je dois être plus efficace, plus lucide, plus égoïste aussi. J’ose moins que d’autres attaquants. Ça me pénalise dans mes stats. J’espère que ça va arriver avec le temps. Je sens que ça évolue petit à petit dans ce sens.

L’excellente saison des Girondins, notamment en Ligue des champions, peut-elle vous inciter à rester au club la saison prochaine alors que vous êtes en fin de contrat en juin 2010 ?
Je suis en période de réflexion. Je vais bientôt me décider. La porte est ouverte du côté du club. Pour l’instant, c’est la saison que je voulais faire avec Bordeaux. Le coach avait pressenti tout ça. Moi aussi, je m’en doutais un peu. Je ne suis pas surpris. Gagner le titre ou accéder aux quarts de finale de la Ligue des champions ne va pas m’amener à prolonger. C’est plus complexe. Je prendrai prochainement une décision avec mes conseillers.

La rédaction - OS