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Coupet : « Aujourd’hui, je n’emmènerais pas mes enfants au Parc… »

Grégory Coupet table sur un retour le 18 avril face à Saint-Etienne

Grégory Coupet table sur un retour le 18 avril face à Saint-Etienne - -

De retour à l’entraînement depuis le début de la semaine, le gardien parisien revient sur les graves incidents en marge du dernier PSG-OM.

Comment se passe votre retour ?
Mon objectif, c’est d’être apte à postuler dans le groupe pour le match contre Saint-Etienne le 17 avril. C’est une date butoir. Je vais travailler pendant tout le mois de mars pour retrouver une certaine aisance. Pour tout ce qui concerne les frappes dans le ballon, c’est encore très délicat, mais on avance petit à petit.

La situation difficile du club ne vous donne-t-elle pas envie d’accélérer votre retour ?
C’est l’erreur à ne pas faire. Il faut plutôt se baser sur un collectif et provoquer un dialogue. Dernièrement, le coach s’est exprimé sur les premiers mois de l’année 2010. C’est loin d’être glorieux. A nous d’avoir du caractère. Mais il ne faut pas tenter de sauver les meubles individuellement.

En tant que joueur, comment percevez-vous le contexte extrasportif ?
C’est encore l’image du club qui souffre. On se sent responsable. Si nous avions eu de bons résultats, il n’y aurait pas eu cette montée de violence. C’est à l’image de notre société. Les gens craignent de moins en moins la police. Qu’ils s’affrontent, c’est une chose. Après, il faudrait au moins qu’il y ait des codes. Pas besoin de s’acharner. Quand le mec est au sol, ça suffit. Il faut qu’ils soient dignes. Ceux qui ont tapé sur le mec qui était à terre ne sont pas les plus courageux. Si la violence éclate alors même qu’il n’y a pas de supporters adverses, ça devient très grave. En sortant du stade, j’ai vu la police, les violences et les débordements. Sincèrement, c’est très impressionnant. A l’heure actuelle, je n’y amènerais pas mes enfants.

Les groupes de supporters risquent d’être dissouts...
Il y a un mec sur le carreau. S’il faut cela pour que des mesures restrictives très fortes soient prises, c’est vraiment un gros problème. Les premières mesures de Monsieur Leproux sont importantes et courageuses. Mais il doit être suivi par l’Etat car dans l’histoire, il n’y a pas que le PSG.

Les joueurs se sentent-ils capables de redresser la barre au niveau sportif ?
On cherche les solutions depuis un petit moment. Il y a une forme d’incompréhension, car on est tous persuadé que le groupe est talentueux. Nous devons être plus orgueilleux. Je me demande si nous sommes suffisamment conscients de ce que représente le maillot. A l’heure actuelle, l’ambiance est très morose. Je vais essayer d’apporter cet enthousiasme et leur faire sentir qu’il n’y a rien de tel que de pouvoir défendre les couleurs.

Comment expliquez-vous les mauvais résultats ?
C’est d’abord un problème mental. Il n’y a pas assez de guerriers, de leaders. Va-t-on réussir à transformer des mecs gentils en tueurs ? C’est la grande difficulté du moment.

Qui sera champion de France ?
Lyon. Alors qu’on parle beaucoup de Bordeaux et de Marseille, peut-être que cette position en retrait est une bonne chose pour eux.

La rédaction - Julien Richard