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Crise des droits TV: "Les conditions ne sont absolument pas réunies", Canal+ douche l'espoir d'un retour

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Dans une interview accordée au Figaro, le président du directoire du groupe Canal+ Maxime Saada a confirmé qu'il n'avait pas l'intention dans les conditions actuelles de renouer les discussions avec la Ligue de football professionnel (LFP).

Le contentieux est aussi affaire de rapport de force, et dans le dossier des droits TV, Canal+ occupe la position dominante. Alors que se sont ouverts ce lundi 3 mars les états généraux du foot français, au siège de la Fédération française de football, Canal ne semble pas concerné par le devenir des clubs français et la menace existentielle qui pèse sur leur économie.

Dans la crise qui secoue le football français, Canal+ apparaît comme le sauveur, mais veut-il seulement revenir à la table des négociations? "Les conditions ne sont absolument pas réunies pour un retour de Canal dans ce dossier", a fait savoir Maxime Saada, président du directoire du groupe de la chaîne cryptée, ce mardi dans une interview au Figaro, douchant les espoirs des partisans de cette solution.

"Il n'y a aucune raison d'investir d'avantage que nous ne l'avons fait déjà en distribuant aujourd'hui les chaines DAZN et beIN (qui possèdent les droits de la L1 jusqu'en 2029, ndlr), a-t-il précisé mardi lors de la présentation des comptes à des analystes er des investisseurs. Ces droits sont ainsi disponibles pour nos abonnés (...) Cette situation nous va très bien. Nous n'avons pas l'intention de la changer."

Fin janvier, Maxime Saada laissait entendre au Sénat qu’un hypothétique retour de Canal dans le jeu dépendait avant tout "des circonstances". "Actuellement, c'est très compliqué pour DAZN de retrouver une équation économique avec le montant investi aujourd'hui", soulignait Saada devant les sénateurs.

"Je crois qu'il faut déjà remercier DAZN d'avoir consenti à investir 400 millions d’euros par saison et beIN Sports 100 millions parce que sinon... Mais je pense hélas que la situation va continuer à se dégrader. À un moment, la réalité économique s'impose à tous les acteurs, y compris DAZN. Donc je ne pense pas qu'on soit au bout de l'histoire."

L'origine du contentieux avec la LFP

Le président de la Ligue Vincent Labrune révélait plus tard auprès de l'Équipe avoir proposé de quitter son poste pour faciliter une reprise des discussions, s'imaginant qu'il était l'écueil principal. Nous étions à la fin du mois de février: "Personnellement, j'ai tout essayé pour les mettre autour de la table." "Si demain, Canal+ souhaite diffuser la L1 à sa juste valeur, ils seront évidemment les bienvenus. Mais aujourd'hui, ils n'ont pas souhaité." Et leur position n’a semble-t-il pas changé d’un iota.

Le fiasco Mediapro? Le président du directoire du groupe Canal+ Maxime Saada peut se targuer de l’avoir annoncé avant tout le monde, après que la LFP a succombé au mirage des 800 millions d’euros que lui faisait miroiter le groupe espagnol, en 2020, délaissant par la même occasion son partenaire historique.

Mais l'origine du différend qui oppose la Ligue au groupe Canal+ remonte à l'été 2021 quand la LFP, alors présidée par Vincent Labrune (élu le 10 septembre 2020), avait attribué les huit matchs laissés vacants par Mediapro à Amazon Prime à un prix inférieur à ce que Canal+ payait pour les deux autres rencontres.

Canal+ n’a plus jamais souhaité prendre place autour de la table, préférant laisser ses successeurs (Mediapro, Amazon et désormais DAZN) se casser les dents sur un modèle au bord de l'implosion, et depuis, le football français enchaîne les crises.

Si la Ligue et le principal diffuseur DAZN (qui diffuse 8 affiches par journée pour 400 millions d’euros par saison) ont fait un pas l’un vers l’autre, avec le paiement de la dernière échéance par le diffuseur d’un côté, et le retrait par la Ligue du recours en référé devant le tribunal de commerce de l’autre, les inquiétudes demeurent.

Quid de la procédure intentée par DAZN? Le média réclame une indemnisation de 573 millions d'euros: 309 millions d'euros pour "tromperie sur la marchandise" et 264 millions d'euros pour "manquement observé".

QM