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De l’équipe de France au loft du FC Nantes, deux années de dégringolade pour Alban Lafont

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A 26 ans, l'ancien gardien remplaçant des Bleus et capitaine du FC Nantes est passé numéro 3 dans la hiérarchie de son club.

"Bon courage!" Le message lancé cette semaine à l’attention d’Alban Lafont par un suiveur habituel du FC Nantes sous un ciel bas hivernal de la Jonelière est lourd de sens. Il signifie combien le gardien du FC Nantes va devoir s’armer de courage pour remonter la pente après une descente irrégulière, mais significative depuis deux ans. Quand en septembre 2022 Alban Lafont s’est assis pour la première fois sur le banc des remplaçants de l’équipe de France au côté d’Alphone Aréola, bon nombre d’observateurs ont à juste titre pensé que le portier nantais de 23 ans entrait dans une nouvelle dimension.

Quatre mois plus tôt le gardien avait ramené chez les canaris une Coupe de France, le premier titre après plus de 20 ans de disette. Deux ans et demi plus tard l’avenir de Lafont est en suspens, sans perspective au FC Nantes il n’a pas trouvé de sortie au mercato d’hiver conclu dans la plupart des pays en début de semaine.

"Il a besoin d’un nouveau challenge"

Quand il arrive pour sauver le club de la relégation après l’épisode Domenech en février 2021, Antoine Kombouaré nomme assez rapidement capitaine le jeune gardien de 22 ans. Alban Lafont signe dans la foulée un contrat avec le FC Nantes qui lève l’option d’achat proposée par la Fiorentina. Le coach Kanak en fait un rouage essentiel de son effectif au côté des Blas, Pallois ou Kolo Muani pour aller arracher le maintien en barrages face à Toulouse. Pourtant un départ est déjà envisagé dès l’été suivant afin de réaliser une belle plus-value.

L’idée d’un transfert va se présenter à chaque mercato avec parfois de réelles opportunités comme l’Ajax d’Amsterdam ou venues de Premier League (Nottingham Forest) jusqu’à la proposition de prêt de Watford ces derniers jours mais avec une prise en charge du salaire à 25 % qui ne convenait pas à la direction du FC Nantes. Depuis deux ans le timing n’a jamais été le bon, car le club comptait sur lui pour se sauver ou les conditions financières n’étaient pas les bonnes. Et pourtant sur les bords de l’Erdre tout le monde est désormais convaincu qu’Alban Lafont doit aller voir ailleurs. "Il a de très grandes qualités mais il a besoin d’un nouveau challenge. Ici il a l’impression de stagner et donc de régresser", souffle un parfait connaisseur du dossier.

L’arrivée de Lopes

Ces derniers mois et malgré le retour du brassard autour du bras d’Alban Lafont en avril dernier la connexion avec Antoine Kombouaré s’est en plus compliquée. "Il faut qu’ils partent" avait énoncé l’entraîneur en juillet dernier au sujet de Chirivella, Augusto et Lafont avant de devoir repartir pour une saison avec un effectif assez semblable. Le coup de tonnerre est arrivé avec les mauvais résultats et le sentiment que son gardien n’était plus dans le coup à l’image de ce ballon repoussé dans les pieds de Casimir l’attaquant havrais le 24 novembre dernier à la Beaujoire et donnant l’avantage dès la deuxième minute à un concurrent direct pour le maintien.

Patrick Carlgren, le gardien numéro 2, sera d’ailleurs aligné face au PSG six jours plus tard, et la piste Anthony Lopes déjà bien avancée à l’été, relancée. "Il faut quand même être courageux pour dire à son plus gros salaire tu sors du groupe, témoigne un observateur." Après une mise au ban pour cause de départ possible Alban Lafont a retrouvé le groupe pro mardi, sans grand espoir de rejouer. "Aujourd’hui il y a un titulaire, expliquait jeudi Antoine Kombouaré, le numéro 1 c’est Lopes. Le numéro 2 c’est Patrik Carlgren et Alban Lafont fait partie du groupe. Mais bien sûr qu’il part de très très loin."

Un départ à l’été au plus tard

Si certains marchés sont encore ouverts comme la Turquie ou les Émirats il est plus probable que le portier canaris devra désormais patienter jusqu’à cet été pour trouver une nouvelle destination. Cette semaine sur les terrains de la Jonelière Alban Lafont avait le sourire malgré sa situation. Pas certain qu’en coulisse son nouveau statut de gardien numéro 3 le satisfasse réellement. Annoncé comme un futur crack à son arrivée en ligue 1 il y a presque dix ans Lafont en a certainement un peu marre à 26 ans de devoir être éternellement patient.

Pierre-Yves Leroux