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Dassier : « On se prépare à un été compliqué »

Jean-Claude Dassier, invité exceptionnel de la Tribune Présidentielle de RMC

Jean-Claude Dassier, invité exceptionnel de la Tribune Présidentielle de RMC - -

EXCLU RMC SPORT - Invité exceptionnel de Larqué Foot, le président de l’Olympique de Marseille a clos ce vendredi la « Tribune Présidentielle » : un feuilleton qui a vu les présidents des cinq premiers clubs de Ligue 1 s’exprimer sur RMC chaque jour de la semaine.

Jean-Claude Dassier, dans une interview récente à « So Foot », vous vous réjouissiez des deux titres de votre première saison à la tête de l’OM (la Coupe de la Ligue et le championnat, ndlr). Mais vous sembliez oublier le travail de vos prédécesseurs…
Je n’ai cessé de dire que ce travail était une continuité et que 90% du boulot était dû à Didier Deschamps et aux joueurs. L’interview de « So Foot » a été faite par des rigolos dans une ambiance de rigolos (sic). Oubliez ! Vous ne pouvez pas me reprocher ça, car c’est totalement inexact et injuste. Pour moi, le président n’est pas l’homme à tout faire. Peut-être que mes prédécesseurs considéraient qu’ils savaient tout mieux que tout le monde. Mais moi, c’est l’inverse.

Est-ce compliqué de se justifier en permanence ?
Je suis Parisien et ça ne plaît pas à tous les Marseillais…

Quelles différences voyez-vous entre vos anciennes fonctions à TF1 et votre rôle de président à Marseille ?
Ça n’a pas grand-chose à voir. A Marseille, le degré d’exigence est tel que c’est à l’évidence encore plus difficile que dans les autres clubs. Quand on perd au Vélodrome, je suis malade, parce que je sais qu’on déçoit beaucoup de monde. Je mets deux jours à m’en remettre. Cette année, on a eu un début de saison assez compliqué et j’espère qu’on va se rattraper. Ça ne me paraît pas trop mal parti.

Souhaitez-vous rester au club ?
Oui, bien sûr. J’ai signé pour trois ans. Il me reste cette saison et la prochaine. Après, ce sera à l’actionnaire de décider.

En dehors de Lucho Gonzalez, Marseille peine à faire venir des joueurs confirmés… Globalement, c’est tout le football français qui reste formateur et qui alimente le football européen. Mais si on ne garde pas nos talents, ce n’est pas par perversion. C’est parce que l’économie du football français n’en est pas capable. Pourquoi croyez-vous que Niang soit parti ? Il allait vers ses 31 ans. Si on va en Turquie, alors qu’on est très confortablement payé et adoré par le Vélodrome, c’est qu’on a une bonne raison. Vous ne pouviez pas empêcher Niang d’aller faire ce qu’il estime devoir faire pour assurer l’avenir de sa famille. Qui peut lui donner tort ?

« Il faut penser au remplacement d’Heinze »

Margarita Louis-Dreyfus vous avait prêté 8 millions d’euros pour faire venir Alou Diarra cet été…
Il fallait payer comptant. C’était le moyen de défense de Bordeaux et on ne peut pas le leur reprocher. Finalement, les semaines ont passé et ça ne s’est pas fait. On le regrette, car Diarra fait incontestablement partie de ces joueurs talentueux et confirmés. Mais l’avenir ne va pas vers le recrutement de ce type de joueurs. Il faut impérativement fabriquer nos propres vedettes. Cela passe par le développement de nos centres de formation. Je ne suis ni Abramovitch, ni un émir du pétrole, ni le roi d’Espagne. Mais même à Chelsea ou à Madrid, les gros chèques commencent à se faire rares...

Heinze, Taïwo, Mbia voire Valbuena sont susceptibles de quitter l’OM en fin de saison. L’équipe est-elle en fin de cycle ?
Il est possible que l’été soit compliqué. On s’y prépare. Taïwo est libre. Il n’a pas voulu signer avec nous et je le regrette. Mais le dernier mot n’est peut-être pas dit. Les gens qui s’occupent de ses intérêts sont très proches de l’OM. Heinze nous rend encore beaucoup de services, mais c’est vrai que sa carrière se termine dans les années qui viennent et qu’il faut penser à son remplacement. Si les joueurs sont sollicités, c’est qu’on reconnaît leur talent. Il faudra qu’on sache avoir les moyens.

« Deschamps sera évidemment avec nous l’année prochaine »

Didier Deschamps va-t-il rester à l’OM ?
Il a signé l’an dernier pour une année supplémentaire. Il sera évidemment avec nous l’année prochaine. Après, on verra. Il a dit l’autre jour qu’il mettait le cap sur 2014. Il est dans le Top 5 des meilleurs entraîneurs européens et il est très sollicité. Je surveille comme le lait sur le feu les gros clubs qui vont mal !

Que manque-t-il à l’OM pour retrouver les sommets européens ?
Dans les années 90, il y avait des capacités d’endettement qui n’existent plus aujourd’hui. Le football français est sous le contrôle d’une commission, la DNCG, qui empêche de présenter des budgets en déficit. Or, il y a une corrélation étroite entre les moyens mis en œuvre et les résultats. On ne va pas à Manchester avec les mains dans le dos et de la cendre sur la tête (sic). Mais on sait bien que le football anglais a beaucoup plus de moyens financiers que le football français.

Quel titre aimeriez-vous remporter en priorité en fin de saison ?
En termes de joie collective, le titre de champion de France est le plus beau de tous. La Coupe de la Ligue a un petit goût de « revenez-y » qui n’est pas désagréable. Il ne faut pas faire la fine bouche. Mais il faut surtout qu’on soit en Ligue des champions l’an prochain. Comme tous les ans, c’est vital financièrement.

Qui est le mieux placé pour devenir champion de France ?
Nous sommes tous impressionnés par la qualité offensive des Lillois. Mais Lyon est magnifiquement bien revenu. Ça devrait conduire nos amis de la presse écrite à se demander s’ils ne vont pas trop vite. Il y a quelques mois, ils évoquaient de la renaissance de Saint-Etienne, alors que Lyon était au fond du trou… Pour l’instant, Lyon est troisième, Marseille et le PSG vont bien. Il vaut mieux démarrer doucement et terminer fort, comme on l’avait fait l’an dernier.