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De Mandanda à Gignac, les tops et flops de l’OM

Steve Mandanda

Steve Mandanda - -

Cinquième de L1 à trois unités du leader lillois, Marseille a plus déçu que convaincu ces six derniers mois. La faute à une intersaison mal négociée et à des états de forme disparates au sein de l’effectif. Bilan de santé du champion de France sortant, pas sûr du tout de se succéder à lui-même au printemps prochain.

Les satisfactions

Steve Mandanda : Le brassard, dont il a hérité après le départ de Niang, lui va bien. Plus sûr dans ses prises de balle, plus précis dans son jeu au pied, la doublure d’Hugo Lloris en équipe de France dégage une sérénité à toute épreuve. Si l’OM jouit aujourd’hui de la 3e défense du championnat, il le doit à son portier, fidèle au poste malgré les suspensions et blessures récurrentes au sein de sa défense.

Mathieu Valbuena : Il avait fini la saison passée en boulet de canon. « Le Petit », comme le surnommait affectueusement Eric Gerets, n’a pas changé de cap depuis. Même lorsque l’OM joue mal, lui fait son match. Trois buts et une passe décisive en L1, un but en Ligue des champions. Ajoutez à cela un pion également en sélection (en Angleterre) et le compte est bon. Valbuena a bel et bien changé de dimension.

André Ayew : Son prêt à Arles-Avignon la saison dernière lui a fait du bien. Son épopée africaine (finale de la CAN) puis mondiale avec le Ghana, stoppée par l’Uruguay, lui a permis d’étaler ses progrès au grand jour. Dix-huit matches de L1 (quatre buts) et six de Ligue des champions plus tard, le frère aîné de Jordan est devenu un cadre du système de Deschamps. Seul défaut : son manque de lucidité dans le dernier geste. Un défaut de jeunesse (21 ans) ?

Les déceptions

André-Pierre Gignac : Le Martégal, supporter marseillais de la première heure, se voyait déjà marcher sur les traces des plus grands. Sauf qu’à trop vouloir en faire, André-Pierre Gignac s’est attiré l’ire de ses coéquipiers. Comme celle des supporters. Maladroit, un peu juste encore physiquement, son bilan en L1 (1 but) ne justifie pas son onéreux transfert (16,5 millions d’euros). Et son triplé en Ligue des champions contre Zilina allège à peine la note. La chance de « Dédé » ? Deschamps le porte en haute estime. Jusqu’à quand ?

M’Bia-Diawara : Ces deux là avaient dressé une barrière infranchissable devant le but de Steve Mandanda en fin de saison dernière. Et œuvré, en grande partie, à la conquête du titre de champion. Huit mois plus tard, force est de constater que la solidité du duo a volé en éclat. Le premier manque parfois de concentration. Le second n’est plus le même depuis sa blessure (lésion au quadriceps gauche) en début de saison. Relances hasardeuses, interventions limites dans les pieds des attaquants adverses. Pis, ses nerfs l’abandonnent, comme le prouve son mauvais geste sur le Parisien Nenê lors du clasico.

Cesar Azpilicueta : Précédé d’une flatteuse réputation en Espagne, l’ancien pensionnaire d’Osasuna a éprouvé de grandes difficultés à s’adapter au jeu pratiqué en L1. Contre-attaquant prometteur, le latéral droit espagnol a en revanche affiché de vraies lacunes sur le plan défensif. Victime d’une rupture des ligaments croisés, « Azpi » a d’ores et déjà fini sa saison. Malgré un léger mieux mi-novembre, celle-ci ne restera pas dans les annales. Et le montant de sa venue – 7 millions d’euros – comme celui de son remplacement – 4 millions d’euros pour le transfert de Fanni – n’ont pas fini de faire jaser.

Brandao : Le Brésilien avait contribué à la victoire des siens en Coupe de la Ligue. Puis au sacre de champion de France, en apportant un réel soutien en attaque à Niang. Convoité par les Russes du Rubin Kazan, Brandao avait été retenu par Didier Deschamps. Aujourd’hui, sa maladresse, ajoutée à celle de Gignac, a définitivement eu raison de la patience des supporters marseillais. Gauche face au but, perturbé par les sifflets, l’ancien joueur du Shakhtar Donetsk est en souffrance.

Les passables

Une anomalie cardiaque aurait pu mettre son transfert en question. Six mois plus tard, Loïc Rémy est bien joueur de l’Olympique de Marseille. Certes, l’ancien Niçois n’a pas encore justifié les 15,5 millions d’euros déboursés pour sa venue. Mais ses cinq buts en L1 (deux en C1) sont autant de promesses pour l’avenir. Dans la même catégorie figure Lucho Gonzalez. Le meilleur passeur de L1 l’an passé (11 passes) n’est ni satisfaisant ni décevant. L’Argentin manque de réalisme parfois. D’influence aussi. Mais Lucho l’a toujours prouvé depuis son arrivée à Marseille, c’est grâce au collectif qu’il peut briller. Preuve tout de même d’une meilleure acclimatation de l’intéressé en France ? Il a déjà égalé son record de buts (5) en compétition domestique.

Alix Dulac