Deschamps : « Je n’ai jamais songé à démissionner »

Didier Deschamps - -
Didier, êtes-vous encore sur votre nuage au lendemain de votre incroyable qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions ?
Notre objectif était d’être en huitièmes de finale. On s’est compliqué la tâche en perdant face à l’Olympiakos (0-1). Gagner à Dortmund, ce n’était pas simple. Surtout qu’on était mené 2-0 en étant proches d’en concéder un troisième. Le but de Loïc (Rémy, peu avant la mi-temps) nous a donné de l’espoir. A un moment, l’équation n’était pas bonne pour nous.
Après ce match, vous avez déclaré que vous auriez pu ne plus être l’entraîneur de l’OM il y a deux semaines…
J’ai vraiment dit ça ? (Rires). Le métier est comme ça. Il y a deux semaines, on a perdu face à l’Olympiakos alors qu’on devait assurer notre qualification et on venait de perdre à Montpellier. Marseille est un club médiatique. Il y a une attente. Je suis entraîneur et il n’y avait pas de résultats…
Avez-vous songé à démissionner après ce début de saison difficile ?
Jamais. Je ne suis pas dans cet état d’esprit. Quand c’est dur, je ne suis pas du genre à dire « Débrouillez-vous ! ». J’ai pris le challenge, je savais qu’il allait être difficile. Même si je ne m’attendais pas à rencontrer autant de difficultés depuis le début de saison. Si j’ai décidé de m’inscrire dans la durée, c’est pour aller de l’avant même s’il y a eu des moments difficiles.
« Gignac est à la disposition du groupe »
Avez-vous été affecté par l’affaire Gignac ?
Ça m’a marqué. Ce sont des problèmes à gérer dont je me serais bien passé. D’autant plus quand on est dans une période où on n’a pas les résultats qu’on espère. Je suis l’entraîneur avec une autorité qu’on doit respecter. Si quelqu’un a un comportement qui ne convient pas au groupe, je prends des décisions avec l’appui du président (Vincent Labrune, ndlr). C’est passé, ça a été réglé, il y a eu une sanction. On va de l’avant.
Pouvez-vous travailler avec Gignac jusqu’ à la fin de la saison puisque sa blessure compromet un départ lors du prochain mercato ?
Déjà, c’est très ennuyeux pour lui parce que, malgré tout, c’est quelqu’un qui aime le foot et qu’il ne peut prendre de plaisir. Comme il s’est excusé, il a repris l’entraînement. Je le considère comme un joueur à la disposition du groupe. Je l’ai d’ailleurs utilisé en fin de match à Caen. Je suis dans une logique sportive.
« Anigo ? Ne me parlez pas de choses désagréables »
Allez-vous recruter lors du mercato ?
Je vais perdre des joueurs pendant la CAN : André Ayew, peut-être Jordan, Souleymane Diawara et Charles Kaboré. André-Pierre Gignac est aussi blessé. Ça dépendra de nos moyens et de notre position au classement. On regardera si on a encore la possibilité d’accrocher le podium. Le président prendra la décision. On regardera dans le secteur offensif mais en ce moment, il y a beaucoup de matches, je n’ai pas trop la tête à ça.
La sérénité est-elle revenue autour de vous après une période agitée ?
J’ai la main. Quand les résultats ne sont pas là, tout est remis en cause. Il y a une résonance plus importante. Le club entier va mieux, tout comme les supporters qui se sont déplacés à 2 500 à Dortmund hier. Ça a apporté énormément de bonheur aux gens et ça n’a pas de prix. Je suis l’entraîneur, j’ai la même fonction depuis le premier jour où je suis arrivé ici. J’ai toujours une hiérarchie et le dernier qui prend la décision, c’est le président.
Où en sont vos relations avec José Anigo ?
Aujourd’hui, c’est un jour de bonheur donc je n’ai pas envie de répéter des choses que j’ai dites plusieurs fois. Je n’ai pas le cœur à parler de ça. Laissez-moi un petit moment de plaisir et de tranquillité. Et ne me parlez pas de choses plus désagréables.