Deschamps, le fédérateur

L'entraîneur de l'OM a réussi à mobiliser tout son groupe. - -
Dimanche soir contre Nice (4-1), Niang, Cheyrou, Ben Arfa, Taiwo et Abriel ont débuté la rencontre comme remplaçants. Un banc de rêve à faire saliver n’importe quel entraîneur de Ligue 1. Et au final, une victoire éclatante. Voilà l’une des clés pour expliquer l’étincelante deuxième partie de saison de l’OM, qui se déplace à Sochaux mercredi (21h) en match en retard de la 30e journée.
Malgré six premiers mois difficiles, Didier Deschamps a réussi à mobiliser l’ensemble de son groupe autour de lui. Un signe ? Sur les vingt-trois joueurs à avoir disputé au moins un match de championnat cette saison, seize ont déjà inscrit un but. En L1, aucune équipe n’a fait mieux. « Titulaires ou remplaçants, on est tous concernés, rappelle Mamadou Niang. Le groupe est assez large. »
Dimanche, en lieu et place du buteur sénégalais et de Benoît Cheyrou (tous les deux entrés en jeu en seconde période), Baky Koné et Charles Kaboré ont fait mieux que de jouer les intérimaires. Le premier a ouvert la voie du succès avant de sortir sur blessure alors que le polyvalent Burkinabé s’affirme de plus en plus dans l’entrejeu. « Je ne suis pas surpris par ses performances, soulignait ce lundi Didier Deschamps. Il est en pleine confiance en ce moment. Il a beaucoup de qualités, notamment athlétiques. Et il a l’avantage d’avoir plus de fraîcheur car il a moins joué que les autres durant la première partie de saison. » Et que dire des récentes prestations d’Edouard Cissé ? L’ancien Parisien, qui était promis à un rôle de remplaçant en début de saison, est impeccable au poste de vigie devant la défense.
Niang : « Rien à faire d’être remplaçant ! »
En réussissant à concerner tous ses joueurs, Deschamps a gagné un pari audacieux. Car si Mamadou Niang affirmait il y a quelques semaines : « Moi, je n’en ai rien à faire d’être remplaçant si c’est pour laisser ma place à un Ben Arfa en pleine forme ! », l’osmose au sein du groupe n’a pas toujours été aussi idyllique.
Fin 2009, Mathieu Valbuena, très peu utilisé par le champion du monde 1998 et désireux de quitter l’OM, était écarté à Saint-Etienne (0-0) puis contre Auxerre (0-2). Toute aussi floue, la situation d’Hatem Ben Arfa suscitait beaucoup d’interrogations. Après avoir longuement discuté avec ses deux milieux dès la reprise, Deschamps leur a démontré qu’il était capable de modifier ses choix et de leur faire entière confiance.
En étouffant la guerre des égos, le coach phocéen a en fait relevé le périlleux défi de hisser son équipe au-dessus de ses stars. Et ça marche. « L’esprit de groupe est bien meilleur désormais. Et puis quand il y a des résultats, l’entraîneur a toujours raison, non ? », sourit Deschamps. Ce serait encore plus incontestable avec un titre de champion de France au bout…