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Diarra, juste quelqu’un de bien…

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Des amateurs de Louhans-Cuiseaux au brassard des Bleus, le Bordelais, qui a défrayé la chronique samedi dernier en bousculant l’arbitre d’Auxerre-Bordeaux et dont le cas sera examiné ce jeudi en commission de discipline, a connu un parcours tout aussi linéaire qu’atypique.

Aussi discret dans la vie que féroce sur un terrain, Alou Diarra semblait destiné à tenir un rôle de leader. Adolescent, il dégage déjà des prédispositions sur les terrains d’Aulnay puis de Villepinte en région parisienne dans les catégories de jeunes. « Alou a toujours aimé secouer tout le monde uniquement dans le but de gagner, se souvient son ami et proche conseiller Janos Toth qui l’a connu à 16 ans. Ado déjà, il détestait perdre. Il fallait gagner même quand on jouait entre potes. Il a pris de l’assurance au fil des ans. Sur un terrain, il se lâche alors que dans la vie, il est très simple, très humble. »
Jeune footballeur, Alou Diarra qui n’a pas été retenu en centre de formation, connaît sa première expérience en 1999 à Louhans Cuiseaux en L2 où il est encore amateur. Il est engagé sur CV après avoir essuyé un refus du Mans. Le club manceau qui s’était trompé sur le jugement du joueur l’avait rappelé pour finalement l’engager. Mais le jeune Diarra avait donné sa parole à Louhans-Cuiseaux et l’a respectée. « Alou était quelqu’un de posé et de très bien éduqué, se rappelle Philippe Hinschberger, son premier entraîneur à Louhans Cuiseaux. Très vite, il m’a fait penser à Patrick Vieira. Il n’est pas resté longtemps chez nous puisque du jour au lendemain, son agent m’a dit qu’il nous quittait pour rejoindre le grand Bayern Munich. On ne pouvait rien faire puisqu’il était amateur chez nous. »
Au Bayern, qui l’avait repéré sur un seul match joué à Louhans-Cuiseaux, Diarra ne perce pas. Il évolue en équipe B. Gérard Houllier, inspiré par le potentiel et l’impact de Diarra, le récupère en 2002. Ce dernier refuse un premier contrat pro au Bayern de trois ans pour un contrat de 5 ans à Liverpool. C’est le début de son aventure. Mais ses relations avec Houllier sont compliquées. Les deux hommes ne se comprennent pas. Ce sera du reste encore le cas à Lyon lorsqu’ils cohabitent à nouveau en 2006.

Martel : « Il peut être râleur tout en restant très cohérent »

Barré par la concurrence à Liverpool, la carrière de Diarra ne décolle véritablement qu’en 2004 à Lens où il s’installe très vite comme le capitaine de l’équipe. Resté très proche de Diarra, Gervais Martel découvre un futur patron. « Il m’arrivait quand il était à Lens de discuter avec lui du club. Il a un jugement qui n’est pas hâtif. Il dit souvent des choses justes. C’est quelqu’un de très attachant. Il est très perfectionniste. Il peut être râleur dans le bon sens du terme tout en restant très cohérent. »
Laurent Blanc l’installera à Bordeaux définitivement dans ce rôle de cadre, de point d’ancrage entre les anciens et les plus jeunes. « C’est quelqu’un qui est à l’aise avec tout le monde dans un groupe des plus jeunes en passant par le staff et même les dirigeants », confirme Martel. Bien qu’installé et épanoui à Bordeaux, Diarra a besoin désormais d’une certaine reconnaissance dans un grand club étranger pour s’affirmer définitivement. Peut être que ce sera pour la saison prochaine…

MB