Diouf : « Je sais ce que je fais »

S'agissant notamment des discussions avec Eric Gerets Pape Diouf a déclaré : "Je sais où je vais." - -
Pape Diouf, faut-il accepter la critique, notamment quand elle vient des médias ?
C’est nécessaire mais pas lorsqu’il y a malveillance, calomnie. Là je deviens méchant. Combien de fois ai-je entendu lundi blanc, et vendredi noir ? Le plus ridicule, c’est l’auteur de ces jugements à géométrie variable. Il faut une constance dans le jugement.
… par exemple ce qui a été dit à propos de l’altercation récente entre Modeste Mbami et Julien Rodriguez ?
On serait un éléphant au pied d’argile si on devait être déstabilisé par ce genre de chose. Je dois passer outre ce que l’on peut écrire sur un incident entre deux joueurs à l’entraînement. Au pire, ça m’arrachera un sourire.
La 1ère place de l’OM, voilà quand même une raison de vous décrocher un vrai sourire…
Je garde la tête froide. Cette position peut évoluer dans les prochaines journées. C’est une position avantageuse mais pas définitive. L’OM a les moyens, ce sont nos objectifs, mais Lyon et Bordeaux ont aussi leurs moyens. Nos adversaires ne sous laisserons pas.
Ce weekend vous avez ironisé sur l’importance accordée au match entre Bordeaux et l’OL dans l’attribution du titre…
Le championnat se jouera entre ces trois équipes. Mais pas entre Bordeaux et Lyon. La différence se fera sur le ressort mental, au-delà de l’aspect technique et tactique.
L’opinion publique est clairement favorable à un renouvellement à la tête de la Ligue 1…
C’est la loi du sport que de vouloir varier les champions. Je n’y vois pas d’animosité anti-lyonnaise. Marseille reste le club le plus populaire, c’est bien. Les circonstances sont avantageuses pour nous, mais tous les pronostics sont sensés. Tout reste possible, il reste sept journées.
L’OL est-il plus faible que lors des saisons passées ?
Sept ans de domination c’est inouï, alors ‘respect’ pour Lyon et le président Aulas. Mais Lyon n’est plus le même, c’est indéniable. C’est la règle du jeu qu’il y ait une fin de cycle. Je fais partie de ceux qui souhaitent que ça se termine. Mais attention, Lyon est touché mais pas coulé. Il est trop tôt pour l’enterrer.
L’OL aurait-il dû recruter lors de la trêve hivernale ?
Le marché des transferts de janvier est jugé comme un marché de correction. L’OL n’avait pas décidé de se redéployer en janvier, nous oui.
Brandao a-t-il répondu à vos attentes ?
Il lui a fallu un temps d’adaptation, mais ce n’était pas une raison pour que certains le clouent au pilori. Aujourd’hui, le joueur contribue pleinement à la bonne tenue de l’équipe.
Où en sommes-nous du côté de l’actionnariat ?
Il ne se passe rien de particulier. Le club n’est pas à vendre. A un moment donné il en a été question, Robert Louis-Dreyfus a souhaité prendre du recul, ce n’est plus d’actualité.
Il y a eu des tensions entre vous deux, il n’y a pas longtemps, suite à une sortie de votre patron…
En 5 ans, j’ai toujours eu de bonnes relations avec Robert Louis-Dreyfus, et ce n’ai pas une semaine d’incompréhension qui va ruiner un bail de 5 ans. Il a donné de son argent, de son temps, de sa passion. Le propriétaire a le droit de donner son avis.
On lui reproche quand même l’absence de titre…
On se fait difficilement à l’idée de ne pas en gagner quand on est à l’OM. On vise les responsables, et en premier lieu le propriétaire. Il y a des résultats, mais s’ils ne sont pas encore majeurs. Nous sommes dans une phase ascendante.
Souhaitez-vous conserver Eric Gerets ?
Gerets, c’est moi qui suis allé le chercher. Je le connais depuis très longtemps. J’ai été un troubadour du football international. Je voulais un homme qui répondent à trois critères : avoir été joueur et entraîneur, avoir eu l’expérience de bons championnats, c’était le cas avec les Pays-Bas, et faire preuve d’adaptation au contexte marseillais, comme en Turquie. Eric et moi nous parlons régulièrement. Nous savons à quoi nous en tenir. Il y a un petit bout de vie privée que nous gardons pour nous. On ne va pas individualiser le rôle de Gerets, la réussite de l’OM c’est un collectif. Je ne vois pas qui de l’extérieur du club peut me donner des leçons. Je ne donnerai pas de date. Pas plus tard que ce matin, nous avons encore parlé avec Eric. Je sais ce que je fais, je sais où je vais. Mon objectif, c’est le développement de l’OM.
Les supporteurs attendent d’être rassurés…
Arrêtez de parler au nom des supporteurs de Marseille. Moi quand je parle des supporteurs, je parle des 28 000 abonnés, qui sont pour la plupart constitués en associations. Les relations avec les associations n’ont jamais été aussi saines. Donc, cet argument des supporteurs est spécieux.
Quel est votre opinion sur le cas Hatem Ben Arfa ?
Je ne suis pas inquiet. C’était un jeune quasiment sorti du centre de formation de l’OL. Il a changé de statut. Ensuite il a été blessé, puis malade, et il a connu une certaine infortune, comme l’équipe. Il lui faudra un peu de temps pour se mettre au diapason. On parlera d’Hatem la saison prochaine comme l’un des joueurs français les plus talentueux, les plus géniaux.