Elana a bien mûri

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Ne cherchez pas à Paris, Montpellier ou Lille la défense la plus solide du championnat. Avec seulement 22 buts encaissés, soit une moyenne 0,88 par match, c’est l’arrière-garde brestoise qui s’avère être la moins perméable. Une réussite surprenante symbolisée par un homme, Steeve Elana. La trentaine passée, le gardien breton s’affirme enfin au plus haut niveau. Difficile d’oublier sa performance contre l’OM (1-0), il y a deux semaines. Ses multiples parades lui avaient valu une très longue ovation du Stade Francis-Le Blé, puis de l’ensemble du vestiaire brestois. L’intéressé a apprécié, évidemment. Mais il refuse d’en faire des tonnes : « Cela dure peu de temps, alors on en profite, reconnait-il. Je suis fier mais ma saison ne s’arrête pas là. »
Celui que l’on surnomme « Bernard Lama » a un vécu bien trop important pour se prendre pour un autre. Passé par Caen avant de rejoindre le Stade Brestois en 2005, il n’a pas toujours occupé la première page des journaux.
« J’ai fait toutes les boulettes possibles et inimaginables »
Pas exempt de tout reproche tout au long de sa carrière, il récolte aujourd’hui, à 31 ans, les fruits de son travail, notamment grâce à Julien Lachuer, l’entraîneur des gardiens. « Avec lui, je me suis fixé l’objectif d’être le plus régulier possible, assure Elana. Faire le geste juste au bon moment, voilà ce qui caractérise notre travail. Mais je n’ai rien changé à mes habitudes. »
Le gardien brestois a, en revanche, épuré son jeu. Fini ce goût trop prononcé pour le risque : « Aujourd’hui, je travaille dans un souci de ne plus vouloir plaire à tout le monde… » Ses propos interpellent. Elana enchaîne : « Quand on arrive en Ligue 1 après quelques saisons à l’étage inférieur, on a envie de montrer qu’on est capable de bien faire. » Elana le reconnait, il n’a pas toujours fait les bons choix. L’autocritique est savoureuse. « J’ai fait toutes les boulettes possibles et inimaginables tout au long de ma carrière, dit le plus sérieusement du monde. Mais c’est derrière moi. L’objectif, c’est de ne plus les refaire.»
Très apprécié du vestiaire même s’il n’en est pas l’un de ses leaders, Steeve Elana attend ce samedi les attaquants girondins. « J’espère que les adversaires se disent que c’est difficile de venir à Brest, soutient-il. On aimerait qu’il s’agisse d’un match galère pour chacun d’entre eux. » Cette saison, c’est souvent le cas.