Emon : « Marseille va l’emporter »

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Quelle est la particularité de cette rencontre ?
Pour moi, cela a toujours été le seul vrai derby pour l’OM. D’accord, il y a beaucoup d’autres clubs autour de Marseille comme Nîmes, Toulon ou Montpellier. Mais Nice a le plus gros potentiel du lot. Quand j’ai commencé ma carrière dans les années 1970 avec l’OM, Nice marchait déjà très bien. C’était très difficile de les battre, surtout au Stade du Ray.
Quels sont vos souvenirs de derby ?
Nice était toujours dans les cinq premiers du championnat. C’était de très beaux combats. Je me rappelle malheureusement très bien du premier match au Vélodrome de Nenad Bjekovic, l’attaquant yougoslave qui allait vite devenir la grande star de l’OGC Nice. C’était en décembre 1976. Il avait marqué et Nice avait gagné 1-0. C’est d’ailleurs la seule fois que j’ai perdu contre eux à la maison.
Jusqu’à la saison dernière…
Le plus drôle, si je puis dire, c’est que Nice a attendu l’année dernière pour remettre ça au Vélodrome et j’étais encore là, mais sur le banc cette fois! C’était l’un de mes derniers matches en tant qu’entraîneur de l’OM. On avait perdu 2-0. Le processus de mon éviction était enclenché.
Avec le maillot de l’OM, vous avez souvent marqué face à Nice en championnat…
Nice me réussissait bien, c’est vrai. Je me rappelle une victoire 3-1 au Stade du Ray en 1974. J’étais en attaque avec Paulo Cesar et Skoblar. J’avais marqué deux fois. Ces buts-là, ils comptent double pour les supporteurs !
Y a-t-il de la place pour deux grands clubs dans la région ?
Nice aurait pu passer un cap supplémentaire au milieu des années 1970 en se dotant d’un nouveau stade.
Nice 4e de L1, ça vous surprend ?
Non. Antonetti a su donner une âme de guerrier au club. Tous les joueurs qui arrivent à Nice savent qu’ils doivent courir deux fois plus que les autres. Malgré ça, Marseille va l’emporter.