« En France, il faut prendre les joueurs en charge »

Francesco Totti et Jérémy Ménez à l'AS Roma - -
Christian Damiano, est-ce plus facile de faire travailler les joueurs français à l'étranger ?
A l’étranger, les joueurs se prennent en charge. A l’inverse, en France, il faut prendre les joueurs en charge. Il y a une profonde acceptation de leur métier à l’étranger, ce qui n’est pas le cas en France.
Comment changer cela ?
Cela passe par les centres de formation qui doivent encore plus marquer l’accent là-dessus. Cela passe aussi par l’exigence des entraîneurs français. Peut-être que nos entraîneurs ont besoin de se confronter à ce qui se passe à l’étranger, notamment sur le plan des mentalités, où l’exigence est implacable. Tous les joueurs sont sur le même pied d’égalité. Pour avoir vu Del Piero, Totti, Zanetti et autres, ils sont à l’entraînement bien avant tout le monde, deux ou trois heures avant la séance, et ils partent trois ou quatre heures après.
Que font-ils en dehors des séances ?
Souvent, ils sont pris en charge par le physio. Ensuite, ils effectuent un travail de renforcement avec le préparateur athlétique. Après la séance collective, il y a souvent d’autres séances individuelles aménagées sur le terrain ainsi que toute la partie sur la récupération. Parfois, ils se reposent au stade car ils ont des chambres sur place.
« Entre Ménez et Totti, la différence était énorme »
Les joueurs français sont-ils plus paresseux que les joueurs étrangers ?
Non. C’est le contexte qui fait que les joueurs sont comme ça. On a été champion du monde en 1998 grâce au fait que nos joueurs étaient en Italie ou ailleurs. Ils ont compris ce qu’étaient la pression, la charge de travail et l’obligation de résultat.
En France, qui n'est pas assez professionnel, les joueurs ou les clubs ?
Un peu les deux. C’est une question de prise en charge générale et collective.
A la Roma, vous avez travaillé avec Francesco Totti et Jérémy Ménez. Leur différence de comportements était-elle réelle ?
Elle était énorme ! Jérémy s’est laissé porter par le groupe alors que Francesco Totti se prenait en charge tout seul. C’était le premier aux entraînements et il savait très bien ce qu’il avait à faire. Il connaissait sa charge de travail avant et après une séance.
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