Enyeama, la muraille du LOSC

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L’image est devenue un classique. Vincent Enyeama, sourire jusqu’aux oreilles, recevant l’accolade de ses coéquipiers au coup de sifflet final. A (presque) chaque journée de Ligue 1, la même rengaine. L’infranchissable Nigérian, inconnu dans l’Hexagone au coup d’envoi de la saison, n’aura mis qu’une poignée de matches pour se faire un nom et se bâtir une réputation, loin d’être usurpée, de muraille. En seize journées, seuls Reims (2-1) et Nice (2-0) ont réussi à faire trembler ses filets. A quatorze reprises donc, le porte-bonheur du LOSC a gardé sa cage inviolée (record d’Europe), avec quatre misérables buts encaissés (record également).
Mardi soir encore, les attaquants de l’OM s’y sont cassé les dents. « Jamais un gardien ne m’a autant impressionné », twittera même Jérémie Jannot pendant le match, lui promettant avant l’heure « le titre de meilleur gardien ». Les statistiques plaident effectivement en faveur du champion d’Israël en titre (avec le Maccabi Tel Aviv où il était en prêt). En écœurant Florian Thauvin et André-Pierre Gignac, Enyeama a porté sa série d’invincibilité à 1035 minutes, effaçant les 949 minutes de Salvatore Sirigu des tablettes. Série durant laquelle il a été très loin de se tourner les pouces, avec… 33 arrêts de rang, et au passage un penalty de Rémy Cabella détourné.
Au nom du père
La très belle deuxième place de Lille doit donc beaucoup - voire à la folie - aux exploits répétés du Super Eagle, qui fait le bonheur, autant par son tempérament que par ses prestations, de ses coéquipiers. « Il ne se prend pas la tête, il rigole toujours autant, rapporte Florent Balmont. Le record (les 1176 minutes d’invincibilité de Gaëtan Huard, ndlr), on n’en parle pas trop mais on sent qu’à l’entraînement, il ne veut pas prendre trop de buts. C’est l’esprit du compétiteur. D’ailleurs, c’est dur d’en marquer même à l’entraînement. »
A 31 ans, Vincent Enyeama est en passe de réaliser la meilleure saison de sa carrière, lui qui a majoritairement évolué au Nigéria (Enyimba) et en Israël (Hapouël et Maccabi Tel Aviv). Et il se murmure que sa relation avec René Girard n’y est pas étrangère. « Il m’a beaucoup parlé quand il est arrivé, confie le gardien. Vous savez, j’ai trois enfants et, quand on est père, on a une façon de parler particulière avec ses enfants. Il m’a parlé comme parle un père. Il m’a dit d’y croire, il m’a dit plein de choses comme quelqu’un qui a de l’affection pour moi, comme quelqu’un qui me veut du bien. » Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il le lui rend bien.
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