Fautrel éteint l’incendie

La rencontre entre Fredy Fautrel et Jean-Michel Aulas a fait des vagues. - -
Qu’un président de club converse avec un arbitre à la mi-temps d’un match de football, rien de plus anodin. Mais quand le président s’appelle Jean-Michel Aulas et qu’il s’explique à la mi-temps d’une rencontre tendue entre Lyon et le PSG (1-1), avant que son club n’égalise en toute fin de match sur un but non valable, l’affaire prend une tout autre dimension.
Relayée par la presse de mercredi matin matin, l’information a provoqué des réactions en chaîne. « La mi-temps, c’est sacré, ça fait partie du match, estime par exemple Joël Quiniou, ancien arbitre international. Fredy Fautrel (l’arbitre de ce PSG-Lyon, ndlr) a fait une erreur. La dialogue avec les acteurs du jeu a été l’une des directives de la direction nationale de l’arbitrage cette saison, mais il ne faut pas aller trop loin dans ce climat de confiance. »
Dans les faits, il n’y a pas de règles. Le vestiaire de l’arbitre reste son domaine exclusif et il peut le gérer comme il l’entend. « Mais c’est très rare de recevoir des dirigeants à la mi-temps, précise Saïd Ennjimi, autre arbitre français, toujours en activité sur les terrains de Ligue 1. Les arbitres ont l’habitude de saluer les présidents avant la rencontre pour se souhaiter un bon match, mais c’est tout. »
Devant ce début de polémique et les sous-entendus le concernant, Fredy Fautrel est donc monté au créneau pour raconter sa version des faits. « A la mi-temps, Monsieur Aulas m’a pris à partie, me signifiant que même si le but accordé à Ludovic Giuly était parfaitement valable, il trouvait inadmissible que François Clerc ait pris un carton. Pour moi, ce genre de comportement en public est inadmissible. C’est moi qui l’ai convoqué dans le vestiaire. Et je suis le seul à avoir parlé », a-t-il déclaré dans Luis Attaque.
Dans cet entretien de quelques secondes, Fredy Fautrel aurait alors été très clair. « Je lui ai dit "M. Aulas, ce genre de comportement est inadmissible. Si vous avez quelque chose à me dire, vous le dites dans le vestiaire, en face à face. Mais je ne veux pas de ce genre de comportement en public". Il m’a dit "Je comprends, au revoir". Ce sont les seuls mots que nous avons échangé. En aucun cas, il n’a mis une quelconque forme de pression. »
Pas de pression selon l’arbitre
La réputation du président lyonnais lui colle à la peau. Comme lors de ce Marseille-Lyon (1-3), en mai dernier, où Hatem Ben Arfa évoque les « pressions » de son ancien président sur l’arbitrage. L’arbitre de la rencontre, Stéphane Lannoy, doit alors se justifier dans la revue « Lyon Capitale » : « Jean-Michel Aulas a lancé cette phrase en l'air "Il faut que ça s'arrête, c'est inacceptable". Je vous avoue que je n'y avais pas prêté attention (…) Mais je me suis retourné en demandant à Monsieur Aulas "C'est à moi que vous vous adressez ?", "Oui oui, en effet" m'a t-il répondu. Et puis c'est tout, je suis rentré dans mon vestiaire, point final. Maintenant, il ne faut pas non plus exagérer. »
Pour sa défense, Fredy Fautrel confie que Jean-Michel Aulas était déjà venu le voir à la mi-temps d’un OM-Lyon, il y a deux ans, sans que personne n’en ait parlé (3-1). Et d’ajouter, malicieusement : « Dimanche, le directeur général du PSG (Philippe Boindrieux, ndlr) m’a également rendu visite avant et après le match. Personne n’en a parlé non plus… »