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Féministe, milliardaire, philanthrope… Qui est Michele Kang, la nouvelle patronne de l’OL?

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Après avoir pris les commandes de l’OL Féminin qu’elle a rebaptisé OL Lyonnes, l’Américaine Michele Kang a été nommée ce lundi présidente de l’Olympique Lyonnais. Une nouvelle étape dans la brillante carrière de cette femme d’affaire de 66 ans féministe, ambitieuse, révolutionnaire et passionnée de sport.

Michele Kang en pleine lumière. Si les supporters de l'équipe féminine de l’OL ont appris à connaître cette femme d’affaire américaine depuis qu’elle est devenue la propriétaire de l’OL Féminin, rebaptisé OL Lyonnes, Michele Kang, 66 ans, prend de la hauteur. Et surtout d’importantes responsabilités.

Nommée présidente de l’Olympique Lyonnais ce lundi après la démission de John Textor, elle a pour première mission de sauver le club aux sept titres de champion de France de la relégation en Ligue 2. "Michele est le choix idéal pour diriger l'OL dans la phase suivante et j'ai pleinement confiance en elle et en l'OL, qui sortira plus fort sous sa direction", a indiqué le businessman américain.

Des études brillantes aux États-Unis

Michele Kang est née en Corée du Sud. Ses parents, tous les deux enseignants, lui ont transmis le goût du travail. Après avoir rejoint les États-Unis pour ses études, elle intègre une école de commerce. Elle est la seule femme admise mais c’est elle qui termine première de sa promotion. Brillante, elle décroche ses diplômes dans une université de Chicago tout en travaillant pour financer ses études. Après avoir été consultante, elle fait fortune dans les technologies de santé grâce à sa toute première entreprise, Cognosante.

Passionnée de sport, celle qui admet n'avoir joué au soccer qu’à l’école "comme tout le monde" a le déclic en 2019 lorsque l'équipe féminine des États-Unis, emmenée par Megan Rapinoe, est sacrée championne du monde en France. "Je me suis rendu compte qu'il y avait besoin de plus de moyens." Michele Kang se lance trois ans plus tard. En 2022, elle prend les commandes de l’équipe féminine du Washington Spirit, dans le championnat US.

Un don de 4 millions de dollars pour le rugby féminin américain

Sport et business font bon ménage. Elle pointe au 11e rang des femmes propriétaires les plus riches du monde dans le sport selon Forbes. Sa fortune est estimée à 1,2 milliard de dollars. Grâce à ses profits, cette philanthrope participe à développer le sport féminin. Il y a un an, elle a ainsi fait un don de 4 millions de dollars à la Fédération américaine de rugby. "Nous sommes stupéfaits et plus que reconnaissants de ce don transformateur de Michele pour faire progresser le rugby féminin aux États-Unis", a réagi Bill Goren, directeur général de l'USA Rugby.

Désireuse de défendre aussi l’égalité avec les hommes, elle crée Kynisca Sports International, une organisation mondiale multi-équipes pour les filles. A travers elle, Michele Kang entend révolutionner les méthodes d’entraînement par le biais de l’éducation et de l’innovation, afin de libérer le potentiel athlétique féminin. Les London City Lionesses en Angleterre et surtout l’OL Féminin rejoignent le groupe. Michele Kang intègre d’abord l'OL via le conseil d’administration en 2023 et devient la troisième actionnaire avant de prendre totalement le contrôle d’OL Féminin en février 2024.

Aulas : "Des idées qui sont au-delà des idées progressistes que j'ai pu avoir"

A Lyon, Michele Kang reste discrète. Elle déteste se montrer ou qu’on la prenne en photo. Mais elle fait bouger les lignes en cassant les codes. Et séduit. "Elle arrive avec des idées qui sont au-delà des idées progressistes que j'ai pu avoir, confiait en début d’année Jean-Michel Aulas à RMC Sport. Moi je voulais qu'il y ait une parité. Elle, elle veut clairement que le foot féminin soit en amont du foot masculin." L’ancien patron lyonnais a ainsi intégré l’Américaine aux groupes de travail sur l’avenir du foot féminin à la FFF.

Jean-Michel Aulas et Michele Kang le 16 mai 2025 à Lyon
Jean-Michel Aulas et Michele Kang le 16 mai 2025 à Lyon © OLIVIER CHASSIGNOLE

Des changements de nom et de logo qui ne font pas l'unanimité

"Michele Kang arrive avec une vision plus américaine où le football féminin peut être décliné seul, sans être affilié nécessairement au foot masculin, note aussi Aulas. Cela pose un certain nombre de problèmes sur la loi sur le sport, mais le ministère a donné l'autorisation d'évoluer avec un club féminin qui soit un peu indépendant, même si ce n'est pas totalement arrêté sur les modalités juridiques. C'est une voie d'optimisme pour le football féminin, car ça peut permettre de trouver de nouveaux investisseurs."

A Lyon, Michele Kang fait aussi parler d'elle en effectuant de nombreux changements symboliques: un nouveau nom, OL Lyonnes et un nouveau logo avec une lionne. "Un délire à l’Américaine", critiquent certains supporters des championnes de France qui craignent de voir leur club se transformer en franchise.

Michele Kang à Orlando le 23 novembre 2024
Michele Kang à Orlando le 23 novembre 2024 © JAMIE SQUIRE

Tous les matchs au Groupama Stadium... en attendant un nouveau stade

Partant aussi du principe que "les femmes ne sont pas des petits hommes", Michele Kang développe à Lyon et à Washington les recherches spécialement pour les femmes. Objectif, que "les joueuses performent au mieux." Le staff s’étoffe. 26 personnes sont défiées aux Fenottes. Michele Kang fait aussi construire un nouveau centre d’entraînement de pointe à Meyzieu.

Elle veut un nouveau stade de 20.000 ou 25.000 places et rêve d’un Campus réunissant toutes les sections féminines. En attendant les Lyonnaises disputeront tous leurs matchs au Groupama Stadium, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent, l'enceinte de Décines n'étant réservée que pour les grands matchs.

Elle ne savait pas qui était Messi

Malgré les excellents résultats sportifs et un 18e titre de champion de France conquis cette saison par les partenaires de Wendie Renard, ne lui demandez pas une expertise pointue sur le football. "Quand j'ai acheté l'équipe, on m'a critiquée parce que je ne savais même pas qui était Leo Messi", confiait-elle il y a un an avant de préciser qu'elle s’appuyait sur Vincent Ponsot, son directeur général.

Beaucoup de choses ont changé depuis. En prenant les rênes d’un OL au bord du précipice ce lundi, Michèle Kang se lance un nouveau dans une nouvelle carrière. Pas la moins risquée mais pas la moins excitante non plus.

ABr