Gagner, voire plus si affinités…

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La prophétie s’est donc avérée exacte. Comme le pensaient de nombreux joueurs du XV de France, ainsi que l’encadrement, les hommes de Marc Lièvremont auront un « huitième » de finale à disputer à partir de 7h (heure française) à Wellington contre le Tonga. Mais là où les Bleus ont fait le plein de points contre le Japon et le Canada, leurs adversaires du jour se sont inclinés contre les Canadiens (25-20), laissant une marge de manœuvre confortable aux coéquipiers de Thierry Dusautoir qui n’ont besoin que d’un seul point pour se hisser en quart de finale (à condition néanmoins que le Canada ne batte pas la… Nouvelle-Zélande).
Au-delà du plan comptable, cette rencontre doit surtout servir à faire le plein de confiance à l’issue d’une phase marquée par des « on-dit » sur l’ambiance du groupe, des passages à vide lors des deux premiers matchs et des errements défensifs inquiétants contre la Nouvelle-Zélande. « Même s’il y a eu des mauvais moments, il y en a aussi eu des bons, tempère Cédric Heymans. Il faut maintenant aller plus loin, faire un match abouti. » C’est contre la 13e nation au classement IRB que les Bleus devront terminer le travail. Sous peine de rentrer prématurément à la maison. « Il faut se nourrir du stress, glisse Marc Lièvremont. Le risque c’est de perdre le match et de faire les valises pour rentrer en France. Ça fait mal au ventre quand j’y pense, mais c’est comme ça. »
Maka annonce la couleur
Conscients de la fragilité dans laquelle se trouvent les Français, Finau Maka a déjà annoncé qu’il viserait tout particulièrement Maxime Mermoz et Morgan Parra, reconduit à l’ouverture pour ce match. Avec neuf saisons au compteur au Stade Toulousain (six pour son frère et sélectionneur Isitolo), le capitaine des Tongiens connaît parfaitement ses adversaires. Une connaissance réciproque. « Ils sont capables de tout, prévenait Morgan Parra dans la semaine. Ils ont annoncé qu’ils voulaient taper la France. On sait à quoi s’attendre. » Et Raphaël Lakafia d’ajouter, méfiant : « On a tendance à les enfermer dans un rôle réducteur : de la performation et du physique. On oublie la qualité de leurs trois quarts relativement puissants. »
Dans un stade de Wellington qui devrait être acquis à la cause des Tongiens - malgré la forte représentation des supporters français - les Bleus savent qu’ils ne passeront pas forcément un pur moment de plaisir. « On s’attend à un combat âpre, sachant qu’ils jouent la qualification et qu’ils joueront devant tous leurs proches », note en observateur attentif William Servat. Comme la majorité de ses coéquipiers, le talonneur toulousain refuse de se projeter sur la qualification. La majorité, car dans la tête de certains, le rendez-vous contre l’Angleterre en quart de finale est déjà bien présent dans les esprits. Mais chaque chose en son temps.