Galtier, le Minot malgré lui

Christophe Galtier - -
La vie est injuste ? Sans doute. Car Christophe Galtier à l’OM, c’est avant tout une bagarre. Celle qui a opposé un soir d’avril 2000 à la mi-temps d’un match de championnat l’entraîneur-adjoint du club marseillais, alors à la lutte pour le maintien, au joueur argentin Marcelo Gallardo. La scène se passe dans les couloirs du Stade-Vélodrome, désertés par les caméras. Les témoins racontent des coups « d’une rare brutalité ». L’Argentin avouera avoir eu « peur de mourir », termine à l’hôpital, porte plainte. Galtier écope de six mois de suspension. On ne saura jamais réellement ce qui a motivé un tel accès de violence.
Un an plus tard, l’agresseur quitte le club qui l’avait formé et lancé en L1 durant la saison 1985-1986. L’ex-Minot, latéral rugueux, champion d’Europe espoirs en 1988, ancien pensionnaire de Lille et de Toulouse, devient le bras droit de Gérard Gili puis d’Alain Perrin. Une décennie ou presque passée dans l’ombre des succès de ses « boss » (doublé coupe-championnat à Lyon en 2008, notamment) avant de prendre les rênes d’une AS Saint-Etienne au bord de la crise de nerfs en décembre 2009. A l’époque, personne ou presque ne croit « Galette », surnom hérité de ses jeunes années marseillaises, capable de remettre les Verts sur de bons rails. Mais le garçon, qui ne jure que par le « travail » et l’ « humilité », a le cuir suffisamment tanné pour arracher le maintien. En quête de stabilité, ses dirigeants lui renouvellent leur confiance. Bien vu : c’est en leader que Christophe Galtier s’apprête à accueillir un club avec lequel il garde des liens particulièrement étroits. La preuve ? Aux dires mêmes du président du conseil de surveillance de l’ASSE, Bernard Caïazzo, l’un de ses conseillers les plus fiables n’est autre que… Didier Deschamps, l’entraîneur de l’OM.