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Gerets : « Le premier qui a mis la pagaille, c’est l’actionnaire »

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Eric Gerets, l’ex-entraîneur de l’OM, évoque la crise que traverse actuellement Pape Diouf à la tête du club phocéen.

Eric Gerets, le torchon brûle en ce moment à l’OM entre le président du Conseil de Surveillance Vincent Labrune et le président phocéen Pape Diouf…
Cela me surprend. J’ai travaillé pendant deux ans dans le calme à Marseille. Je ne connais pas du tout Labrune, mais je connais très bien Pape Diouf. Il avait pleine confiance en moi, et il m’a donné tous les pouvoirs sur le secteur sportif. On s’est peut-être un peu mal compris à un moment, mais je n’oublie pas que c’est lui qui est venu me chercher alors que personne ne me connaissait en France.

Pourtant, Pape Diouf n’a pas su vous garder à l’OM…
Le premier qui a mis la pagaille dans cette histoire, c’est l’actionnaire (ndlr : l'ancien coach de l'OM fait référence à l'obligation donnée par RLD à son staff en janvier de terminer impérativement aux deux premières places du championnat) Mettez-vous à la place de Pape Diouf : cela était sans doute difficile pour lui de venir me proposer une prolongation de contrat les semaines suivantes. Je crois toutefois que tout le monde a sa part de responsabilité dans cette histoire : Robert Louis-Dreyfus, Pape Diouf, et moi-même. J’ai ma fierté. J’ai considéré que l’on ne me respectait pas, alors j’ai décidé de m’en aller. Je n’en veux pas à M. Louis-Dreyfus, mais il est dommage que l’on n’ait pas eu l’occasion après cette interview de s’entretenir pour éclaircir tout ça. Aujourd’hui encore, je ne comprends pas bien ce qui s’est passé.

Robert Louis-Dreyfus est actuellement très malade. Ne pensez-vous pas qu’il serait peut-être temps pour lui de vendre le club ?
Je ne suis pas dans sa peau. Mais c’est vrai que si tu es malade et si toutes tes affaires te font des misères... Moi si j’étais à sa place, je crois que je vendrais toutes les sociétés que je possède pour ne garder que l’Olympique de Marseille.

Avec le recul, pensez-vous avoir pris la bonne décision en quittant l’OM ?
Que puis-je vous répondre ? Tout le monde sait ce que je ressens pour l’OM. Certaines choses ne se sont pas bien passées et j’ai dû prendre une décision. Je suis là-bas (à Al Hilal, Arabie Saoudite) maintenant, et je vais tâcher de faire de mon mieux. Je n’oublierai jamais l’OM, ce club est une partie importante de ma vie. Il sera difficile de connaître la même chose une seconde fois, mais je me console en me disant que j’ai déjà eu la chance de connaître ce petit miracle pendant deux ans.

La rédaction-Luis Attaque