RMC Sport

Geronimi : « Il y a des mots qui peuvent faire plus mal que des coups »

Pierre-Marie Geronimi

Pierre-Marie Geronimi - AFP

Le président bastiais a évoqué pour la première fois, sur RMC, le coup de tête assené par Brandao sur Thiago Motta à l’issue de PSG-Bastia (2-0), samedi. S’il condamne le geste de son joueur, Pierre-Marie Geronimi s’élève aussi contre les provocations verbales qui l’ont entraîné.

Pierre-Marie Geronimi, RMC Sport a révélé que vous envisagiez un licenciement de Brandao. Mais à travers le communiqué publié ce lundi, votre club semble d’abord attendre la décision de la commission de discipline…

On ne dit pas exactement cela. D’abord, on condamne de manière très ferme le geste de notre joueur. Il ne sera pas présent ce soir (lundi) à l’entraînement. C’est la volonté de notre coach (Claude Makelele). Ensuite, on aborde des domaines extrêmement pointus. Il faut être très précis sur ce qu’on dit et ce qu’on va faire. Aujourd’hui, on réfléchit à ce que l’on va faire.

Et donc notamment à un licenciement ?

Aujourd’hui, on n’en est pas là. On condamne ce geste. Il y a trois ans, nous-mêmes avons eu un dirigeant (Alain Seghi, ndlr) qui s’est fait frapper par un joueur de football (l’ex-Lensois Gabriel Cichero, ndlr). Ce dirigeant avait une triple facture. Il a subi plusieurs opérations. Cela n’avait pas ému grand monde. On n’avait pas entendu beaucoup de joueurs s’exprimer, ni la Ligue, ni la Fédération, ni les journalistes, et encore moins certains hommes politiques. On parle beaucoup de l’indépendance de la justice, mais depuis huit jours, on entend des hommes politiques qui ont des responsabilités s’exprimer sur des affaires qui concernent le Sporting alors qu’il existe des Commissions qui sont là pour prendre des sanctions ou non.

« Des années qu’on s’acharne sur Brandao »

Brandao vous a-t-il donné une explication sur son geste ?

Si un joueur ou un homme a ce type de réaction, c’est qu’il y a eu quelque chose. On parle beaucoup de violence physique mais il y a une autre violence qu’il faudra combattre, c’est la violence verbale. Il y a des mots qui peuvent faire plus mal que des coups. La France a peut-être perdu une Coupe du monde à cause de ça (référence au coup de tête de Zidane sur Materazzi en finale du Mondial 2006, ndlr). Il est certain que Brandao nous a donné des explications. On ne peut pas tolérer que des joueurs insultent en permanence d’autres joueurs, même si cela ne constitue pas une excuse. Il y a des insultes qui font très mal.

On ne peut pas mettre ces deux faits sur le même plan…

Mais je ne les mets pas sur le même plan ! Le Sporting Club de Bastia a condamné avec la plus grande fermeté le geste de son joueur Brandao. Le club et le coach ne lui trouvent aucune excuse. Pour preuve, il ne participe même pas à l’entraînement de ce soir. Mais Brandao reste un homme. Cela fait des semaines, de mois, des années que des journalistes s’acharnent ! « Brandao, c’est un bourrin, un âne, il faut qu’il s’en aille… » Comment ça s’appelle ça ? C’est de l’acharnement ! Dans n’importe quelle entreprise, si un salarié était traité de la sorte mois après mois, année après année, il finirait devant un tribunal pour harcèlement moral. C’est un garçon qui subit les foudres des journalistes en permanence. Brandao, ce n’est qu’un homme.

Intégrale Foot