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Gignac : « J’étais là pour dépanner »

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Libéré depuis le départ d’Elmander à la pointe de l’attaque du TFC, André-Pierre Gignac caracole en tête du classement des buteurs avec douze réalisations.

Y a-t-il eu un déclic qui pourrait expliquer votre incroyable retour aux affaires à Toulouse ?
C’est la discussion que j’ai eue avec Alain Casanova en début de saison. Son discours m’a incité à rester. Ça, c’est sûr. J’ai tout de suite senti qu’il allait me faire confiance. Sans cela, je serai parti à Lens en L2.

Le fait aussi de retrouver rapidement le chemin des filets vous a conforté dans votre choix ?
C’est vrai. J’ai marqué dès notre second match face au Havre. La confiance est revenue. Et puis avec un coach et des coéquipiers qui vous poussent, ça marche.

Avez-vous travaillé quelque chose de particulier ?
Le mental, tout simplement. Il fallait que je remettre dans la compétition et que je redevienne le André Pierre Gignac de Lorient dans l’état d’esprit. J’avais lâché la saison dernière.

Pour quelles raisons ?
Je savais que c’était Elmander qui allait jouer qu’il soit bon, nul, extraordinaire ou je ne sais quoi. Je n’étais là que pour dépanner. Mais attention, j’y suis aussi pour quelque chose si je n’ai pas été au niveau la saison dernière. C’est moi qui ai lâché rapidement. Je ne voyais vraiment pas le bout du tunnel.

Avez-vous mis aussi du temps à digérer votre gros transfert d’il y a un an ?
Oui, peut-être. On m’a pris pour un mercenaire. Les dirigeants et les supporters de Toulouse attendaient beaucoup de moi. Comme je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu, tout cela s’est soldé par un échec. Je devais montrer un état d’esprit irréprochable et donner mon meilleur sur le terrain.

Ce genre d’expérience va-t-elle vous servir pour la suite ?
Oui, je prends un recul que je n’ai jamais pris auparavant par rapport à ce que je vis actuellement. Je sais que tout est fragile. Ce que j’ai vécu la saison dernière aura finalement été un mal pour un bien. Ce qui m’intéresse désormais est de revenir encore plus fort en 2009 qu’en 2008.

Avez-vous évoqué votre avenir avec vos dirigeants ?
Non, pas du tout. Il me reste deux ans en juin.

Vous êtes-vous fixé un objectif de buts ?
Non, je prends les choses comme elles viennent. Je me suis fixé trop d’objectifs la saison dernière. Je ne veux plus revivre cela. Je prends les matchs les uns après les autres. Je ne me pose plus de questions.

Le titre de meilleur buteur ne vous intéresse pas plus que cela ?
Ce que je vis est déjà extraordinaire. Moi-même, je suis surpris. Franchement, si on m’avait dit en début de saison que je serai en tête du classement des buteurs à la trêve, j’aurai signé quatre ou cinq fois (rires). En parlant avec Alain Casanova en début de saison, je lui avais dit que je n’étais pas spécialement un buteur. Que je n’étais pas un joueur à marquer entre 15 et 20 buts en une saison.

Que vous a-t-il répondu ?
Il m’a juste dit deux mots : « Détrompes-toi » ! Apparemment, il avait raison.

Comment vous situez-vous par rapport aux autres buteurs de la L1 que ce soit Benzema, Hoarau ou encore Cavenaghi ?
Je ne me prends pas la tête avec ça. L’important pour moi est avant tout d’être performant avec Toulouse. Ce classement des buteurs, c’est anecdotique. On sait notamment que Benzema est une machine.

Comment vous voyez-vous dans six mois ?
Déjà, je pense que l’on a un coup à jouer en championnat avec Toulouse. Sur un plan personnel, j’espère simplement faire le maximum pour que l’équipe finisse le plus haut possible.

La rédaction - Marc Benoist