Girard a gagné le Nord

René Girard - -
« Quand je suis parti du Sud, on m’a dit : "Tu vas avoir froid là-haut, prend des pulls !" Alors j’ai pris des skis en me disant qu’au mois d’octobre je ferais peut-être du ski de fond. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. » L’aventure de René Girard à Lille a débuté comme dans « Bienvenue chez les Ch’tis. » « Pas le film du siècle mais ça a provoqué un engouement extraordinaire », se souvient le technicien du Losc. Une chaleur humaine que lui, le Gardois de naissance, a très vite appréciée dans le Nord. « J’ai aussi découvert que Lille était une ville de football. Je sais que je ne suis pas José Mourinho mais je me suis aperçu que je ne peux pas faire un mètre sans être salué très gentiment. Ici, c’est moins agressif. Le contact est plus cool. Dans le Sud, on est plus "rentre dedans ". »
A l’heure de retrouver Montpellier et la Mosson, où il a connu la gloire avec un titre de champion de France (2012), puis une fin d’aventure gâchée par des tensions, notamment avec son président Louis Nicollin, René Girard ne regrette pas son choix. Le successeur de Rudi Garcia dit avoir trouvé un club « bien structuré qui sait, où on peut travailler dans la sérénité. » Et les résultats suivent. Son équipe pointait même à la troisième avant cette 10e journée.
« Ça s
Cette réussite, la sienne en partie, n’était pourtant pas garantie à 100% cet été. Pas facile de changer d’air avec la réputation de l’ancien milieu de terrain hargneux des Girondins de Bordeaux. « Quand je suis arrivé, c’était René Girard, attention, c’est un fauve ! Il mord tout le monde et saute sur tout ce qui bouge. Alors pour calmer les choses, j’ai dit que je ne sortais pas de prison. Je suis quelqu’un de normal. » Sans appréhension ? « Venir dans le Nord ne me faisait pas peur. Je ne suis pas demandé si le Sudiste allait être mangé à la petite cuillère. Les choses se sont passées très simplement. »
Après un mois passé à l’hôtel, l’ancien sélectionneur des Espoirs se familiarise progressivement avec sa nouvelle région. Il goûte au « Vieux Lille », s’aventure dans les bons restaurants, en Belgique aussi. Il retrouve une sérénité qui devrait atténuer les rancœurs du passé à l’heure de croiser Loulou Nicollin, ce samedi, pour des retrouvailles forcément pas comme les autres. « La bise ? Je ne sais pas mais je lui serrerai la main c’est sûr, annonce-t-il, pas rancunier. Ça s’est fini un peu en queue de poisson. C’est dommageable mais j’ai tourné la page. »
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