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Girard : « Le titre n’est pas un mot tabou »

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Avant un déplacement périlleux à Saint-Etienne, l’entraîneur de Montpellier, surprenant dauphin des Bordelais, livre ses vérités.

René Girard, vous restez sur cinq victoires en championnat avant de vous déplacer à Saint-Etienne. Que vous inspire cette série ?
Je ne me focalise pas là-dessus. Il faut continuer sans trop se mettre de pression. Ce match sera compliqué à jouer parce que l’ASSE a trouvé son équilibre. Contre Bordeaux (ndlr, défaite 3-1), les Stéphanois n’ont pas été ridicules. Dans le Chaudron, ça ne sera pas une partie de plaisir mais avec notre nouveau statut, on se doit de gérer de tels matchs. Saint-Etienne est en phase montante. Il faudra se méfier.

Justement, comment le groupe gère-t-il cette nouvelle donne ?
Nos adversaires nous regardent différemment. C’est vrai, on est pris un peu plus au sérieux. D’ailleurs, je pense que Christophe (Galtier, entraîneur de Saint-Etienne, ndlr) va s’appuyer là-dessus pour motiver ses troupes. Il attend une réaction de ses joueurs.

On a l’impression que vous ne voulez surtout pas parler de titre. Serait-ce un mot tabou pour vous ?
Ce n’est pas tabou. Mais ce qui nous arrive, c’est un peu comme quand on t’invite à la télévision parce que tu es deuxième. Si tu es troisième, personne ne te regarde. C’est l’actualité qui compte pour vous, les médias. A l’inverse, pour moi, seule la continuité m’intéresse. Depuis le début de saison, ce qui est certain, c’est que nous, on bosse. On ne se pose aucune question. On ne manque pas d’ambition, mais on veut nous faire dire qu’on joue la Ligue des champions ou le titre. Et après, si on perd trois matchs d’affilée, on va nous reprocher d’avoir eu la grosse tête… Je ne veux pas de ça. Moi ce que j’apprécie, c’est de voir les garçons ne pas trop parler du titre mais répondre présent sur le terrain. Je ne veux pas dire qu’on joue le titre parce que ça ne nous avancerait à rien.

« On n’a encore rien prouvé »

Mais avez-vous des objectifs pour cette fin de saison ?
On a fait un super début de championnat, ça peut aller vite dans un sens comme dans l’autre. Donc voilà, vous ne m’entendrez pas parler de titre. A part si le 15 mai (date de la fin du championnat, ndlr), on a dix points d’avance sur tous nos adversaires (rires).

Prenez-vous beaucoup de plaisir à entraîner cette équipe ?
Attention, il y a de la pression à Montpellier. En ce moment, tout va bien. Il ne faut surtout pas tomber dans la facilité. On n’a rien gagné et on n’a encore rien prouvé. Donc il ne faut rien lâcher. Il va y avoir des écueils et c’est à moi de rappeler à tous mes joueurs l’exigence du haut niveau. Il y a une meute derrière nous !

La rédaction