Gourcuff : « Tant que Lorient n’aura pas une autre dimension… »

Christian Gourcuff - -
Votre équipe n’a visiblement pas digéré les départs importants de l’intersaison…
Ils étaient inéluctables. Kévin Gameiro était à un an de la fin de son contrat et ne voulait pas prolonger. Il devait partir, sinon cela aurait été une erreur fondamentale du club qu’il parte libre cet été. On a beau dire qu’on le savait depuis un moment, la donne reste la même. Morgan Amalfitano arrivait libre et ne voulait pas prolonger… On fait quoi ? Jérémy Morel avait un deal avec le club : il avait prolongé à condition qu’il ait une porte de sortie… Les choses étaient prévisibles. Ce fut la même chose il y a trois ans avec Ciani, Jallet et Abriel. Tant que Lorient n’aura pas une autre dimension, il y aura toujours des phases comme celle-là.
Il y a trois ans, les départs avaient été compensés…
Cette année aussi. Nous avons pris Jérémy Aliadière, il y avait un risque et je ne pense pas qu’on se soit trompé car c’est un super joueur. Julien Quercia est venu pour remplacer Gameiro. Compte tenu de sa progression, il pouvait très bien remplacer Kévin. Après, nous nous sommes parfois retrouvés dans des situations d’urgence. L’an dernier, Gilles Sunu avait fait six bons mois, il était devenu notre attaquant numéro 1 mais s’est gravement blessé le 30 janvier. Nous avions 12 heures pour le remplacer… Il n’est pas ici question de se justifier, mais cela explique cette situation qui est la nôtre. Il n’y a pas lieu de paniquer mais il faut prendre conscience de la réalité.
N'y a-t-il pas une certaine lassitude, des moments où on en a assez de devoir subir régulièrement ces multiples départs ?
Il y a trois ans, j’en avais marre aussi ! Mais je sais que je suis à Lorient, je ne rêve pas. Je connais trop bien les choses. Ne rêvons pas, le destin du club n’est pas d’être européen, de se qualifier pour la Ligue des Champions. Son évolution ne peut se faire que sur la durée, pour être un jour en mesure de garder ses bons joueurs un peu plus longtemps. L’important est d’avoir des perspectives. Quand j’ai fait le choix de prolonger, je connaissais la donne.