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Govou : « Je ne pouvais pas me permettre d’arrêter »

Sidney Govou

Sidney Govou - -

L’ancien Lyonnais était l’invité de Luis Attaque ce mardi sur RMC. A 32 ans, il retrouve des couleurs avec Evian-Thonon-Gaillard après un début de saison délicat. S’il a connu quelques moments de doute, il a repoussé l’idée de mettre un terme à sa carrière.

Sidney, votre but à Rennes en 8e de finale de la Coupe de France (2-3), vous a-t-il permis d’oublier votre début de saison difficile ?

Marquer, ça fait toujours du bien. Mais je préfère qu’on gagne le match et que je ne marque pas. On l’a perdu. Il y a un petit côté amer mais c’est vrai que j’étais content. J’ai fait pas mal d’efforts. C’était une récompense pour moi.

Comment expliquez-vous ces premiers mois compliqués ?

J’ai un jeu assez physique. Quand je ne suis pas bien physiquement, c’est assez difficile. En Grèce, l’année dernière, j’ai perdu pas mal. J’ai eu du mal à retrouver un état physique plus que correct. C’est grâce au travail que j’ai pu faire pendant six mois avec Bernard (Casoni, l’ex-entraîneur d’Evian TG) et le préparateur physique qu’aujourd’hui, je suis vraiment bien.

Pensiez-vous souffrir autant ?

Je savais que ça n’allait pas être facile. Je pensais être au niveau un peu plus tôt. Ma blessure au mois d’octobre m’a un peu coupé dans mon élan. Il a fallu recommencer à zéro. C’est pour ça que ça a mis un peu plus de temps que prévu.

Avec votre statut, vous n’avez pas été épargné…

Oui, ça a été dur. Le statut, c’est une chose. Mais le vrai, c’est le terrain. Malheureusement, je n’étais pas au niveau. J’ai été énormément critiqué. Ça fait partie du foot. J’ai pu me rendre compte en dix ans de carrière que ça allait très vite dans un sens comme dans l’autre. Ça n’a pas été évident mais j’ai eu la chance de travailler avec des gens qui m’ont fait confiance et qui ne m’ont pas lâché. Et mes coéquipiers ont toujours été derrière moi.

« Je n’ai pas de regrets »

Avez-vous songé à arrêter votre carrière ?

Je ne suis pas allé jusque-là. De temps en temps, on est un peu plus dégoûté qu’à d’autres moments. Il y a aussi des faits de vie qui font qu’on a des fois envie de tout plaquer. Mais ça ne dure pas longtemps avec moi. J’aime encore tellement jouer, courir, me défoncer sur le terrain, que je ne pouvais pas me permettre d’arrêter.

Votre parcours de joueur vous laisse-t-il des regrets ?

Je n’ai pas de regrets. On me dit que j’aurais pu faire plus. Peut-être, peut-être pas. Je suis fier de ce que j’ai fait et de ce que je vais encore faire. J’aime le défi. Tout ce que j’ai pu faire dans ma carrière, je suis allé le chercher.

Votre réputation vous a-t-elle gêné ?

Quelqu’un m’a dit un jour, une étiquette c’est facile de la coller, mais c’est très difficile de l’enlever ! Je ne m’en rendais pas compte quand j’étais jeune. J’aurais dû plus me protéger parce qu’après, c’était trop tard. Je me suis rendu compte que quoi que je fasse, j’allais être jugé au moindre écart. Je ne me suis pas défendu. J’ai été naïf.

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Un rôle à l’OL ? |||

Formé à Lyon, Sidney Govou en a porté les couleurs pendant 11 ans (1999-2010) avant de s’envoler pour le Panathinaïkos (2010-2011) et Evian (depuis l’été dernier). Il n’a pas pour autant coupé les ponts avec ses anciens coéquipiers. « De temps en temps, je leur envoie un message, raconte-t-il. Je suis resté proche de certains. Je les encourage, mais ils n’ont pas besoin de mes conseils pour être bons sur le terrain. Quand je regarde les matchs de Lyon, je suis plus supporter que spectateur ! J’ai envie que ça se passe bien. Je ne suis pas vraiment objectif (rires). » Le public de Gerland ne l’a pas oublié non plus en le fêtant à l’occasion de retour avec Evian.

« C’était assez exceptionnel, savoure Sidney Govou. Ça me fait dire que j’ai marqué les gens à Lyon. Je suis vraiment fier de ça. Ils ne m’ont pas oublié et ils me l’ont bien rendu ce jour-là. » Et à l’image de Juninho, l’attaquant international se verrait bien intégrer l’organigramme lyonnais à l’avenir. « S’il y a une place qui se libère et que je suis compétent, oui, sourit-il. Pour l’instant, je ne sais pas ce que je ferai après ma carrière. Je vais appeler Bernard (Lacombe, le conseiller du président Jean-Michel Aulas). On ne sait jamais, s’il a envie d’arrêter, je lui dirai ‘‘il faut que tu me formes !’’ »