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Govou : « Si Lyon a besoin… »

Sidney Govou

Sidney Govou - -

Depuis deux semaines, Sidney Govou (34 ans) termine sa rééducation à Lyon, où il a signé une licence amateur. En attendant plus ? L’international français ne s’engage à rien, tout en espérant reprendre sa carrière pro. A l’OL de préférence.

Sidney, quel a été votre processus de reprise depuis votre blessure au genou gauche le 15 mars ?

Je suis dans ma deuxième semaine d’entraînement collectif et, pour l’instant, ça se passe plutôt bien. J’ai fonctionné étape par étape. Il y a eu un moment difficile où j’étais en réflexion et dans l’inconnue. Comme ça allait de mieux en mieux, je me suis mis des étapes plus élevées jusqu’à me dire : « Pourquoi ne pas rejouer ? » Je n’ai pas de calendrier. Je m’entraîne collectivement, j’ai fait ma première opposition aujourd’hui (mercredi). D’ici une dizaine de jours, je devrais être bien.

Comment s'est passé votre retour à Lyon ?

Ça s’est passé il y a un petit moment après ma rééducation à Saint-Raphaël. J’ai eu la possibilité de finir ma rééducation ici avec les kinés et les préparateurs physiques. On m’a proposé et ça m’arrangeait comme je vis à Lyon. Ça s’est un peu enchainé, j’ai eu l’occasion de discuter avec Rémi Garde, qui m’a dit que si j’avais envie je pouvais m’entrainer avec la réserve pour revenir à niveau.

Qu'avez-vous derrière la tête au sujet de votre avenir ?

A court terme, je veux me ré-entrainer normalement dans une structure professionnelle que je connais très bien à Lyon. Pour moi, c’était un avantage. J’ai accepté à partir du moment où j’étais apte à rejouer. On a vu ça avec le chirurgien et les médecins.

Quelle a été la teneur des discussions avec Rémi Garde ?

Le discours a été simple. Je lui ai dit : « J’aimerais bien me ré-entrainer si vous me donnez la possibilité, pour me permettre de retrouver un niveau de footballeur professionnel. » Et après on s’est dit qu’on verra ce qu’il se passera. S’il y a un intérêt commun entre les deux parties, on en discutera à ce moment-là. Aujourd’hui, je fonctionne étape par étape. Plus on avance, plus j’ai envie de retrouver le haut niveau, que ce soit ici ou ailleurs. Je ne vais pas cacher que si c’était à Lyon, ce serait bien. Je suis d’ici et je resterai lyonnais à vie. Je n’ai pas d’appréhension. J’ai eu une blessure importante, donc il y a des reprises d’appui qui sont encore délicates pour le moment. Tant qu’il n’y a pas d’appréhension, que les médecins ont donné leur accord et que tout se passe bien, je peux tout faire.

« J'aime le club et ça me fait mal »

Que pouvez-vous apporter ?

C’est assez compliqué. J’apporterai ce que je sais faire. Je ne me projette pas. Je me dis que si j’y vais, c’est parce qu’ils pensent que je peux apporter quelque chose. Je suis dans la peau d’un supporter lyonnais. J’aime le club et ça me fait mal, même si c’est un mot un peu profond. Je préfèrerais les voir en haut de tableau, malheureusement, ce n’est pas le cas. Ils sont dans une période de transition, même s’ils ne sont qu’à quatre points du quatrième. Après un quart du championnat, c’est loin d’être catastrophique. Je pense qu’en fin de saison, ils seront quand même dans le haut de tableau. Il faudrait être vraiment à l’intérieur pour voir s’il fait être inquiet ou non. Les coaches doivent mieux savoir que moi.

Avez-vous croisé votre président, Jean-Michel Aulas ?

Oui, on s’est croisé lors du dernier match que je suis venu voir à Gerland, on s’est dit bonjour.

Sentez-vous une attente autour de votre retour ?

La donne est très simple : j’ai discuté avec Rémi, il a été clair et j’ai été clair. C’était plus une mise à disposition de la CFA pour me remettre à niveau. Si le club a besoin, que j’ai envie et qu’on a des intérêts communs, pourquoi pas ? Je ne veux pas prouver que je peux jouer ici. Je veux juste prouver que je peux jouer et on verra.

Une chose est sûre, les supporters seront derrière vous...

Ils sont derrière vous tant que tout se passe bien. Ils sont restés sur une belle image de moi ici, mais il faut être conscient que, dans le foot, tout va très vite. Le plus important, s’il y a un retour, c’est que je puisse apporter quelque chose de positif. Je ne veux pas revenir pour revenir, me faire acclamer pendant deux matchs mais ne rien apporter à l’équipe.

Que pensez-vous de cette nouvelle jeunesse, qu'on dit moins respectueuse ?

J’ai été jeune et je sais ce que c’est de se faire taper dessus par les plus âgés dans un vestiaire, je l’ai vécu. Il y a le respect en dehors et sur le terrain mais je leur dit souvent que le plus important, c’est l’investissement qu’on met sur le terrain. Les plus grands joueurs que j’ai connus sont ceux qui s’entrainaient à fond, régulièrement et très bien. Je pense que les jeunes le comprennent. Il y a forcément un décalage dans la vie de tous les jours mais il faut être assez indulgent avec eux parce qu’ils ont une façon différente de vivre et il faut la respecter.

« Les Bleus ne doivent pas se poser de questions »

Avec votre licence, pouvez-vous disputer un match de CFA ?

Je ne me suis pas posé la question, je ne sais pas encore. Ce sera peut-être une prochaine étape. Mon premier objectif est de pouvoir me dire dans deux semaines que je peux prétendre redevenir un jour professionnel. Peut-être que la CFA aura besoin de moi un week-end pour jouer et je verrai si je dis oui ou non. L’objectif n’est pas de jouer avec la CFA pour prouver quoi que ce soit. Je veux me donner les moyens d’être apte pour rejouer deux ou trois saisons.

Vous avez disputé le dernier barrage de l

Ce n’est pas évident, ça se joue dans la tête. On ne va pas dire que l’équipe de France n’est pas favorite de son barrage. En plus, elle reste sur trois bons résultats. J’espère qu’elle a emmagasiné de la confiance et, quand on en a, il faut beaucoup jouer sur ça et ne pas se poser beaucoup de questions. Ils doivent joueur leur jeu être prêts à souffrir. L’Ukraine ? A ce moment de la compétition, pour une qualification, je ne considère pas qu’il y ait des bons tirages. Il faut voir ça d’un côté extérieur. Toutes les équipes qualifiées pour ces barrages redoutaient de jouer l’équipe de France. Il faut prendre ça comme une force.

Quels conseils donneriez-vous aux Bleus ?

Il ne faut pas jouer le match dans les têtes trop longtemps avant. Il y a une préparation hyper importante. Le match retour se jouera à domicile, donc il ne faut pas hypothéquer ses chances à l’aller. L’expérience des joueurs français pourra faire la différence. On sait qu’il n’y a pas de rattrapage, on n’a pas le choix et pas le droit à l’erreur. Pour l’avoir vécu, ce n’est pas évident. On avait fait un bon résultat à l’aller (victoire en Irlande 1-0, ndlr) mais on avait énormément souffert au retour (1-1 après prolongation). Le match aller détermine énormément de choses. Il faut rester serein. Un match nul serait déjà un bon résultat et il ne faut pas vouloir gagner à tout prix. Jouer pour gagner, c’est une chose mais plus le temps tourne, plus il faut jouer avec intelligence.

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Propos recueillis par Edward Jay et à Lyon