Il a connu Bielsa il y a 20 ans au Mexique, il prévient les Marseillais

François Omam-Biyik - -
François Omam-Biyik, quels souvenirs gardez-vous de Marcelo Bielsa, qui vous a entraîné à l'América de Mexico en 1995-1996 ?
Ce sont des très bons souvenirs. A l’époque, il était encore jeune (40 ans, ndlr). Il n’avait pas encore autant d’expérience qu’aujourd’hui. C’était déjà un travailleur. On passait beaucoup, beaucoup d’heures sur le terrain pour répéter les mêmes gestes. Je dirais que c’est l’entraîneur avec lequel j’ai commencé à apprendre ce qu’est le travail tactique. C’est un passionné, avec un caractère bien trempé.
Pourquoi dites-vous qu'il a vous appris le travail tactique ?
Ce n’est pas pour dénigrer le travail des entraîneurs et des formateurs que j’ai eu. C’est la personne avec laquelle j’ai passé des heures et des heures à répéter le même circuit, le même mouvement. Que ce soit des touches, des coups de pied arrêtés, des circuits de jeu… C’était éprouvant. Tant qu’il n’était pas satisfait, on pouvait rester sur le terrain un bon bout de temps. Il était très méthodique, très caractériel. Quand il expliquait, il valait mieux dire qu’on ne comprenait pas plutôt que de faire n’importe quoi sur le terrain…
Comment se déroulaient les séances d'entraînement ?
Les entraînements étaient déjà divisés entre défenseurs, milieux, attaquants... Il y avait un ou deux jours dans la semaine où il regroupait tout le monde pour répéter les circuits préférentiels qu’il veut retrouver en match. Il y avait aussi un travail physique assez poussé. Il ne nous lâchait pas tant que l’équipe ne reproduisait pas ce qu’il attendait.
Pourquoi est-il surnommé « El Loco », le fou ?
C’est un fou de travail. Il est passionné, il aime le travail. Ce n’est pas parce qu’il est tordu, mais parce qu’il aime ce qu’il fait. Tant qu’il n’a pas le résultat qu’il attend, il continue.
Est-il l'entraîneur idéal pour l'OM ?
Je ne peux pas dire que c’est le coach qu’il faut à Marseille, que c’est le coach qui fera gagner l’équipe et redorera l’image du club. Pour le moment, nous n’en sommes pas là. Ce qui est sûr, c’est que l’équipe va découvrir un passionné. Les joueurs qui seront sous ses ordres auront intérêt à vite comprendre ce qu’il attend d’eux. Ils passeront beaucoup de temps à répéter. Il faudra être patient. Il lance beaucoup de jeunes, il leur fait confiance. C’est un grand entraîneur parce qu’il sait ce qu’il veut et qu’il sait lancer des jeunes.
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