Jérémy Pied: "Encore de très belles choses à vivre"

Jeremy Pied - ICON SPORT
Comment vous sentez-vous?
J’ai fait une préparation complète dans un club cet été et ce n’était pas arrivé depuis très longtemps. Ça fait du bien. Surtout dans la tête où je n’ai pas eu à penser au mercato. Le coach (Christophe Galtier) m’a donné des certitudes en fin de saison dernière.
Des certitudes?
Oui on a parlé avant le mercato. On savait que le club allait faire beaucoup de mouvements donc j’ai quand même voulu discuter avec lui sur ma situation. Il m’a dit que je restais à Lille cette saison. Du coup, dès la reprise j’étais à 100%, bien dans ma tête. Cela faisait un moment que je n’avais pas passé un été comme ça. Sans douter.
Quel est votre rôle dans l'effectif lillois?
Un peu celui de grand frère. Je ne parle pas beaucoup. Enfin, je ne parle pas fort dans le vestiaire devant tout le monde. Mais je parle individuellement aux coéquipiers. Ça me plait de partager mon expérience. Parfois, on oublie que ce sont de jeunes joueurs mais c’est important de leur parler. Après une défaite par exemple, il faut savoir montrer qu’on peut vite rebondir. Au contraire, après une victoire, on est aussi là pour calmer un peu l’euphorie. Je me sens important aussi grâce à ça. Même si je n’ai pas beaucoup de temps de jeu, je me sens écouté, respecté par les joueurs.
Justement, vous avez joué 13 matches la saison dernière, vous n’avez pas encore joué cette année, c’est une déception?
Ne pas jouer est toujours une déception évidemment mais il faut continuer à bosser et à se battre. Ce que je fais toujours. Je n’abandonne jamais. Se battre, c’est aussi obliger l’autre à se donner à 100%. On veut tous jouer, faire le plus de matches possibles. Je pense aussi avoir montré, le peu de fois où j’ai été titulaire qu’on pouvait compter sur moi.
Vous parlez souvent de devoir se battre…
Oui se battre dans le bon sens du terme: dans la logique du travail en gardant un bon esprit afin de stimuler une concurrence saine. C’est l’histoire de ma carrière. Il y en a qui ont plus de talent que d’autres, et ceux qui percent beaucoup plus tard. Je sais une chose sur ma carrière : je n’ai jamais rien lâché.
Cette blessure au genou en 2016, vous estimez, deux ans après, qu'elle vous a privée du très haut niveau?
Evidemment. Je sortais de ma meilleure saison à Nice, repositionné en latéral droit (il était ailier). Je devais passer un palier supplémentaire à l’étranger à Southampton. C’était la saison de la confirmation. C’est une déception. Mais une fois que le genou est cassé tu veux faire quoi? Soit tu pleures, soit tu te dis que tu n’as que deux ans de contrat et qu’il faut vite que tu reviennes...
Vous semblez avoir beaucoup de recul sur votre situation…
Oui je pense, mais c’est lié à ma carrière et l’expérience que j’ai accumulé au fil des clubs, des années et des situations. Tu ne vois pas le football à 30 ans comme tu le vois à 20, et c’est normal car c’est la vie qui veut ça. D’où le bénéfice d’avoir un groupe avec des âges différents afin de pouvoir confronter nos points de vues, expériences mais aussi nos forces.
On entend et lit de partout "expérience ratée en parlant de Southampton, c'est ce que vous pensez aussi?
C’est difficile de trouver du positif quand même. C’est une expérience à l’étranger où j’ai pu apprendre l’anglais et construire une vie de famille. J’ai côtoyé de super joueurs et de très bons entraîneurs. Je sais comment m’en servir maintenant. L’Anglais par exemple, c’est important. Quand de nouveaux joueurs arrivent à Lille, c’est bien d’avoir quelqu’un dans le vestiaire qui peut parler avec eux. On n’est pas beaucoup à pouvoir le faire et je suis fier de ça.
Dans une interview chez nos confrères de France Football, vous disiez : "J'ai confiance en mes qualités" : vous êtes persuadé d’être encore à votre meilleur niveau?
J'en suis persuadé oui car je travaille chaque jour pour ça et je me sens en pleine possession de mes moyens. J’ai confiance en moi et il faut que je me que je me tienne prêt physiquement dès qu’on fera appel à moi. Je suis certain d’avoir encore de très belles choses à vivre.
Vous allez retrouver la Ligue des champions, que vous avez disputé avec l’OL, vous sentez un groupe, qui a hâte de connaitre ça?
Il y en a qui en parle déjà, mais pas encore vu des têtes concentrées sur ça. On pense à Amsterdam bien entendu, mais on nous sommes concentrés sur Angers car c’est le prochain match qu’il faut gagner.
Vous pensez pouvoir vous qualifier dans ce groupe?
La Ligue des champions c’est du très haut niveau. Mais il peut tout se passer. On a pris l’Ajax, demi-finaliste, Chelsea vainqueur de la Ligue Europa… C’est très difficile. Mais si on maintient notre rigueur et notre concentration sur ces matches, pourquoi pas.
Vous êtes en fin de contrat avec le LOSC en fin de saison, vous négociez une prolongation?
Pas encore. Je veux évidemment rester, mais il faut que tous les éléments soient présents pour le faire. Ce n’est pas le moment de parler de ça avec le club. On verra surement en janvier, pour le moment place au jeu! (rires)