Joueurs, entraîneurs, arbitres, médias : Zlatan les agace tous !

Zlatan Ibrahimovic - AFP
Elles tournent en boucle sur le Net. Et qu’on les aime ou pas, on ne se lasse pas de les regarder. Quoi ? Les dernières vidéos de Zlatan Ibrahimovic. Un florilège des plus beaux buts du Suédois ? Un best-of de ses meilleurs gestes techniques ? Pas vraiment. En ce moment, Zlatan c’est ça : « Suivez-moi, suivez-moi, personne ne parle. (Pourquoi personne ne parle ?) Parce que Zlatan est le boss. » Des propos secs, lâchés dans la zone d’interviews à l’issue de la courte victoire parisienne à Lille (1-0) mardi dernier en demi-finales de la Coupe de la Ligue. De la provocation pure, le tout avec un ton hautain, un regard presque méprisant, que l’on a vu récemment encore, lorsque la superstar du PSG se moquait ouvertement d’un journaliste le questionnant sur sa relation avec Edinson Cavani sur le terrain. « Vous connaissez le football mieux que moi ? Vous êtes journaliste ou cameraman ? Alors pourquoi tenez-vous la caméra ? C’est petit budget c’est ça ? »
Zlatané, le journaliste. Tout comme le défenseur de Saint-Etienne, Paul Baysse, à qui Ibra a bien fait comprendre, gestuelle à l’appui, qu’il ne savait pas du tout qui il était. Ou encore le président du conseil de surveillance des Verts, Bernard Caiazzo, congelé sur place par une poignée de main totalement indifférente de la part de Zlatan. Sans parler du corps arbitral, méprisé voire intimidé par la star scandinave. Autant de « zlataneries » qui déplaisent fortement à Grégory Coupet. « Moi, je ne suis pas fan de telles attitudes, lâche l’ancien gardien du PSG et consultant foot pour RMC Sport. J’ai une grande admiration pour ce mec-là, il m’impose beaucoup de respect mais ces attitudes-là, je ne suis vraiment pas fan. Franchement, ça ne me fait pas rire. » Hubert Fournier encore moins. Amené à croiser la route dimanche du Scandinave, l’entraîneur de l’OL n’a pas mâché ses mots à l’égard de ce dernier, pointant du doigt sa propension à crier sur les arbitres et à les insulter sans vergogne.
Riolo : « Quand Paris était fort, on lui passait plus facilement cette attitude »
« Je pense que celui qui va se faire provoquer, c’est monsieur Turpin, comme tous les arbitres du championnat qui se font insulter par ce personnage, affirme le guide des Gones. Apparemment, ils ne sont pas bilingues, ni trilingues, donc ils ne comprennent pas. Mais nous, on ne va pas être là-dedans. Je ne souhaite pas que l’on soit dans la provocation et dans le fait d’insulter constamment les arbitres et le corps arbitral. J’espère qu’ils auront à cœur de faire un grand match et de ne pas tomber dans le panneau de la provocation face à Zlatan. » Déjà confronté au personnage, Rod Fanni avait su maitriser ses nerfs. (Vous n’avez jamais eu envie de l’emplâtrer ?) « Si beaucoup ! (rires). Très souvent ! (rires). Mais bon voilà, ça fait partie du jeu, on n’est pas là pour être copains hein (rires), rappelle le défenseur de l’OM. Je parle anglais, ça aide, je me suis débrouillé, il a compris et je l’ai compris donc on se comprend. De ce que j’en sais, j’ai plus l’impression que c’est un rôle qu’il se donne. Visiblement il y arrive bien puisqu’il fait beaucoup parler (rires), donc il faudra peut-être lui donner une palme. »
Pas rancunier Fanni, qui estime qu’Ibra joue plus un rôle qu’autre chose. Ancien coéquipier de Zlatan à Paris, Christophe Jallet rappelle que la provocation, c’est surtout la seconde nature du Suédois. « C’est son caractère, il est comme ça, il a toujours été. Il a besoin de ce rapport de force au quotidien avec ses partenaires, avec ses adversaires, maintenant c’est un jeu pour lui, c’est aussi quelque part une façon de marquer son territoire.» Un territoire moins vaste aujourd’hui. 21 matches toutes compétitions confondues, 13 buts, 1 passe décisive : c’est un petit Ibra, longtemps gêné par sa blessure au talon, qui sévit cette saison. « Quand Paris était très fort et qu’il enquillait les buts et que Zlatan en était déjà à plus de 15 à ce stade de la saison, forcément on lui passait plus facilement cette attitude absolument arrogante, méprisante… rappelle Daniel Riolo. Ça faisait partie, on va dire, du personnage : ‘je suis très fort et je vous écrase tous’. Sauf que là, il n’a marqué que neuf buts en Ligue 1. »
Ce qui renforce l’irritation du bonhomme ces dernières semaines. Et son côté, aussi, irritant. Mais… « Vous savez, c’est un joueur de génie Zlatan, martèle Christophe Jallet. Même si on ne le voit pas pendant quatre-vingt minutes, un coup d’éclair et il nous a plié le match. En tous cas on est tous prévenus que ce joueur-là est impressionnant et on devra faire attention à lui jusqu’à la 95ème… » Car ne pas le faire pourrait se révéler, là aussi, extrêmement irritant…