L’AJA se réveille

Effacés, les trois mois de disette et d’incertitudes. Stoppée, l’inquiétante série de huit matchs sans victoire en championnat. En s’imposant logiquement à Nancy (0-2) avec une maîtrise qu’on ne lui connaissait plus, Auxerre a brisé son état d’hypnose. Une renaissance mais pas une fin en soi.
Les Bourguignons, qui n’avaient plus goûté aux joies de la victoire depuis le 15 novembre et un succès face à Sochaux (1-0), se sont en tout cas offert un sacré bol d’air. « Je suis soulagé car cela faisait très longtemps qu'on ne gagnait plus, savoure Jean Fernandez. Je ne sais pas si on peut parler de résurrection, mais c'est vrai qu'on a mis fin a une mauvaise série ». Un sentiment forcément partagé par le premier buteur de la soirée, Cédric Hengbart. « Cela faisait longtemps qu’on l’attendait cette victoire. On espérait l’avoir à domicile et on n’y parvenait pas. Finalement, on va la chercher à Nancy, là où ce n’est vraiment pas facile de gagner… » La performance icaunaise est en effet à mettre en exergue. Cette saison, seul Saint-Etienne avait réussi l’exploit de s’imposer à Marcel-Picot. Et les hommes de Pablo Correa sont plus réputés pour leur rigueur défensive que pour leur génie créatif.
Fernandez : « Ce sera difficile jusqu’au bout »
Au-delà de la victoire, l’autre fait marquant du match, c’est l’efficacité retrouvée des Auxerrois. En inscrivant deux buts samedi, ils en ont marqué autant que lors de leurs dix derniers matchs (!), mettant fin à un affligeant mutisme. Un réveil offensif pour la 19e attaque du championnat (16 buts) en grande partie imputable à Ireneusz Jelen. Blessé au dos depuis fin octobre, l’attaquant polonais revient en grande forme sur les pelouses de Ligue 1. Excellent face à Lorient à l’Abbé-Deschamps malgré le 0-0, véritable poison pour la défense nancéienne samedi, c’est lui qui a inscrit le second but des Bourguignons, devenant avec quatre buts le meilleur artificier du club. Si peu et tellement à la fois. « On a compris combien Jelen est important pour nous, reconnaît Jean Fernandez. C’est le plus adroit devant le but. Quand il n’est pas là, l’équipe n’a pas le même rendement ».
Trois points, deux buts, Auxerre a retrouvé le sourire et maintient une courte mais importante distance avec la zone de relégation. Pourtant, dans la lutte indécise des bas-fonds qui se profile pour la survie en L1, les Icaunais ont conscience de n’être encore que convalescents. « La saison est loin d’être finie. La bataille pour le maintien va concerner cinq ou six équipes, et ce sera difficile jusqu'au bout », prévient Jean Fernandez. L’euphorie n’est pas encore au programme, même si l’épisode nancéien a mis fin à une bien mauvaise série.