L’emballant Cabella

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Il a une coupe de cheveux sculptée au gel et une voiture aussi improbables que l’actuel statut de leader de Montpellier. A seulement 22 ans, Rémy Cabella a déjà vécu un condensé de carrière, des expériences qui pourraient bien l’aider à grandir aussi vite que la génération héraultaise. Eclosion, une victoire en Gambardella en 2009 puis un genou qui cède, un prêt à Arles-Avignon et la relégation avant un retour qui s’annonce triomphant. Cabella est plus que jamais sur le devant de la scène après la suspension de Younes Belhanda, l’habituel meneur des Héraultais. Il y a une semaine, sa réussite a été parfaitement symbolisée par le but inscrit face à Rennes, ce ballon qui heurte le poteau puis rebondit sur le dos de Costil. Le plus beau est évidemment à venir.
Le garçon porte fièrement les étendards de sa génération, ce côté bling-bling qui sévit sur les jeunes footballeurs fans de Play Station. Il ne passe pas vraiment inaperçu lorsqu’il débarque dans sa Berline orange, avec ses initiales sur le coffre et les gentes. « On est comme on est ! Moi, j’aime bien me faire plaisir. Il faut profiter. J’aime bien ma voiture. Depuis tout petit, je voulais une voiture orange, j’attendais juste d’avoir les moyens. » Aussi décomplexé que l’ensemble de ses coéquipiers, le jeune Cabella savoure l’aventure. Avant son retour en grâce aux yeux de René Girard, il a su accepter l’exil en Avignon : « Connaître la difficulté, ne pas jouer ou ne pas être dans le groupe, tout ça m’a fait grandir. L’an passé, là, j’étais dernier, là on peut être champion », rêve-t-il à voix haute.
Fan de CR7 depuis l’âge de 13 ans
Doublure de Belhanda, il profitera jusqu’au bout de son absence pour encore se montrer. Comme il l’avait si bien fait quand le Marocain était parti à la CAN en janvier, soutenu par Louis Nicollin qui avait refusé à René Girard une recrue au mercato d’hiver. Son argument massue ? Faire confiance à Cabella. Aujourd’hui son insouciance et sa spontanéité en fond un cadre de l’équipe. « On m’a mis dans le bon chemin et j’ai bien travaillé. Je suis toujours un peu fou fou mais je sais mieux faire la part des choses », dit-il sans fard.
Ce Corse qui a débuté le foot à 3 ans à l’AC Ajaccio avant de rejoindre le Gazélec puis Montpellier, est un pur compétiteur, comme son idole de jeunesse, Cristiano Ronaldo. Au centre de formation, sa chambre était tapissée des posters de la star portugaise et ses passements de jambe ont fortement inspiré le jeune Rémy. « Depuis que j’ai 13 ans, je le regarde, je l’admire. Les gens pensent que je veux lui ressembler. C’était vrai quand j’étais jeune, plus vraiment aujourd’hui », raconte-t-il. Il n’égalera probablement jamais son palmarès, mais une ligne de champion de France à 22 ans suffirait amplement à son bonheur.