L’heure du clasico a enfin sonné

Clément-Cheyrou, un des duels à suivre lors du clasico vendredi soir - -
Vu le contexte actuel au sein du football français, on pourrait presque croire à une mauvaise blague. Il faut dire qu’entre la qualification des Bleus pour le Mondial 2010 et la main de Thierry Henry mercredi soir face à l’Eire, le clasico OM-PSG est quelque peu passé à la trappe. Sacrilège. Vendredi soir, deux des grandes places fortes du football hexagonal vont en découdre. Enfin, serait-on tenté de dire, après un mois d’attente et le report du match pour cause de grippe A au PSG. Si à l’époque, le choc paraissait déséquilibré entre une formation parisienne amputée de quelques-uns de ses meilleurs éléments (Clément, Giuly, Sakho) et des Marseillais en pleine possession de leurs moyens, le capital confiance des deux équipes ne s’est pas vraiment amélioré.
En un mois, Paris a certes retrouvé son buteur turc Mevlüt Erding mais n’a gagné qu’un seul de ses cinq derniers matches (à Sochaux, 4-1). En face, pas mieux. L’OM s’est bien amusé en Ligue des Champions aux dépens du FC Zürich, (6-1), a également régalé le public avec son prolifique 5-5 devant Lyon mais reste, avec deux nuls consécutifs en L1, sur sa faim en championnat. D’un côté comme de l’autre, le mot d’ordre sera le même. Il faudra vaincre pour relancer la machine, situation « reçue cinq sur cinq » par Antoine Kombouaré. « Guillaume Hoarau est toujours absent (blessé) et Claude Makelele l’est également cette fois-ci (suspendu). Mais on n’a pas le choix. On doit aller faire un gros match à Marseille. »
Le technicien parisien attend beaucoup de ses joueurs, notamment après leur défaite sur le fil face à Nice (0-1). Il espère notamment que le ton durci employé après ce revers, le troisième de la saison pour les joueurs de la capitale, aura remis les esprits de ses protégés à l’endroit. « C’est bien que les joueurs ressentent un peu la pression. C’est bien qu’ils se rendent compte que ça chauffe un peu. Ça les motivera à, excusez-moi l’expression, se bouger le cul. Le principal, c’est qu’il y ait une réaction sur le terrain. »
« Les données sont modifiées »
Le ton est également monté dans le Sud. Le centre d’entraînement RLD a assisté au divorce du club avec Hatem Ben Arfa. De nouveau en conflit avec son entraîneur Didier Deschamps, le milieu offensif, retenu dans le groupe pour affronter le PSG, quittera le club phocéen lors du mercato d’hiver. « L’incident est passé, a tout de suite désamorçé le technicien marseillais en évoquant son incartade avec Ben Arfa. Tout le monde a continué de bosser. Je ne pense pas que ça va perturber le groupe. Ça arrive. » Deschamps, qui misera beaucoup sur le retour de blessure de Lucho Gonzalez, se méfie beaucoup du jeu parisien. « Au moment où on devait le jouer, je pensais qu’il y avait de fortes probabilités pour qu'on puisse gagner ce match. Maintenant, les données sont modifiées. Leur animation offensive est plutôt bonne, voire très bonne par moment. Leur jeu se joue essentiellement au sol, dans les pieds. Il y a de la qualité technique dans cette équipe. »
Cette qualité, son homologue parisien aimerait la voir récompensé au classement. « On fait toujours de bons matches se terminant soit par un nul, soit par une défaite en fin de rencontre sur des erreurs. On s'est beaucoup parlé cette semaine, j'attends des actes ! » Cette semaine, il n’y aura pas qu’au Stade de France que l’ambiance sera électrique. Tout autre résultat qu’une victoire handicaperait fortement les deux équipes, l’OM dans sa quête du titre et Paris, dans sa recherche d’un accessit européen. Vous avez dit pression ?