L’indispensable M. Stéphan

Guy Stéphan - -
Dimanche (21h), dans la fournaise de Gerland où l’OM jouera une grande partie de ses chances pour le titre, Didier Deschamps sera heureux de compter sur le soutien de son fidèle adjoint, Guy Stephan. L’homme, arrivé à Marseille en 2009 dans les bagages de DD, incarne à la perfection le rôle de n°2 essentiel à la cohésion d’un groupe menacé chaque jour par le choc des égos, les complaintes des coiffeurs ou la méforme des stars.
A 56 ans, l’ancien entraîneur de Lyon est juste devenu indispensable. « Il a l’expérience, le vécu, j’ai une confiance absolue en lui », souligne ce dernier qui ne cesse d’échanger avec son adjoint en début de séance à la Commanderie ou pendant les matches.
Milieu offensif à la carrière écourtée prématurément par un accident de voiture en 1986, Stephan sait ramener ses joueurs à la raison quand le banc ou les blessures les privent de terrain. « Il t’explique ce par quoi il est passé en tant que joueur et tu te rends compte de la chance que tu as d’évoluer à ce niveau là », dit de lui Edouard Cissé, barré en 2011 par Stéphane Mbia. Il a ainsi beaucoup compté dans la réhabilitation de Mathieu Valbuena et d’Hatem Ben Arfa la saison dernière, lorsque Deschamps était en froid avec les deux joueurs.
Son parcours en club (Annecy, Lyon, Bordeaux) mais aussi en sélection (adjoint de Lemerre (2000-2002), sélectionneur du Sénégal (2003-2005)), plaide en sa faveur. Ce passé lui permet d’ailleurs de bien appréhender les risques de décompression de ses joueurs de retour en club. « Il m’a demandé ce que j’avais ressenti après mon premier but contre la Roumanie, se souvient l’attaquant Loïc Rémy. Ça m’a étonné. On a débriefé. Il est très à l’écoute des joueurs. »
Il est en fin de contrat…
S’il est « très consciencieux » dixit Rémy, l’adjoint de Deschamps sait aussi manier l’humour, arme fatale pour communiquer et faire tomber les barrières. « C’est vrai qu’il chambre beaucoup », raconte Cissé. « Il a un humour décalé au deuxième degré, mais ça va, j’arrive à comprendre, lâche en riant Deschamps. On rigole bien. » Et de prolonger. « Il a un vrai rôle de tampon avec les joueurs. C’est plus difficile de parler avec le n°1 parce que c’est le décideur. »
Dans l’ombre du champion du monde 1998, l’entraîneur-adjoint de l’OM, en fin de contrat, est devenu une pièce indispensable du puzzle olympien, en lice pour rééditer le doublé de l’an dernier : Championnat-Coupe de la Ligue. « La présence de Guy a été un des éléments qui m’ont fait venir à Marseille », reconnaît l’ex-Parisien Cissé. Un compliment repris en Aquitaine par Jean Tigana, le coach des Girondins, qui a eu Stephan comme adjoint à Lyon et à Besiktas. « Avec Guy, l’OM est encore plus solide pour bien gérer le sprint final », complimente l’entraîneur bordelais.